Intervention de Manuel Valls

Séance en hémicycle du 24 septembre 2014 à 15h00
Déclaration du gouvernement sur l'intervention des forces armées en irak et débat sur cette déclaration

Manuel Valls, Premier ministre :

Le dire, ici devant vous, est aussi une façon de convaincre nos concitoyens.

Oui, la France doit faire face à un défi sans précédent. Je l’ai déjà dit ici, devant vous, près de mille Français ou

résidents sont aujourd’hui concernés par les filières syro-irakiennes. Ils étaient trente il y a deux ans, la moitié au début de cette année. Cinq cent quatre-vingts d’entre eux combattent ou ont combattu là-bas. Trente-six y sont morts. Cent quatre-vingt-neuf djihadistes sont revenus de Syrie. Jamais notre pays n’a eu à affronter un tel défi, une telle menace, un tel danger en matière de terrorisme. Il ne s’agit pas de faire peur : il s’agit de dire la vérité à nos compatriotes sur un phénomène qui sévit non seulement en France, mais dans de nombreux pays d’Europe. Au-delà de l’Europe, cette menace pèse sur l’Afrique du Nord ou de grands pays comme l’Amérique, l’Australie, l’Indonésie.

Au-delà de ces chiffres, c’est la diversité des profils de ces personnes qui doit nous interpeller : des mineurs, des femmes, des convertis, des individus jusqu’alors inconnus des services. Ils viennent des lieux les plus divers, de nos quartiers, de nos territoires, y compris ruraux ou d’outremer. Quatre-vingt sept départements sont concernés aujourd’hui. Ces mêmes profils, très divers, on les retrouve dans de nombreux pays européens. Sur des jeunes sans repères, le djihadisme violent exerce une fascination morbide qui les conduit à la radicalisation et les mène à l’action directe. Le parcours de Nemmouche, l’assassin du musée juif de Bruxelles, en est un terrible exemple.

Il nous faut donc être implacable dans la lutte contre le terrorisme. C’est pourquoi, dès décembre 2012, faisant suite à des dispositifs existants ou annoncés par le gouvernement précédent après les meurtres commis par Merah, une première loi antiterroriste a renforcé la lutte contre le cyber-djihadisme, a facilité la répression de l’incitation à la haine et à la violence terroriste sur internet. Elle a aussi prévu la possibilité de sanctions pénales contre les terroristes français ou résidents dont l’intégralité des actes ont été commis à l’étranger.

Ce travail s’est poursuivi et enrichi avec le plan de prévention de la radicalisation, présenté en avril dernier par Bernard Cazeneuve, et le projet de loi adopté le 18 septembre à la quasi-unanimité de votre assemblée...

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