Et pourtant, le peuple irakien n’a cessé de payer le prix de cette folle idée de refaçonner le Moyen-Orient en imposant la pax americana par la force.
Le bilan de cette croisade moderne est dramatique. Plus de 250 000 civils irakiens ont péri, qui s’ajoutent au million d’enfants morts à cause de l’embargo, sans parler des millions de réfugiés et, notamment, du départ de plus de plus des trois cinquièmes des chrétiens irakiens présents sur cette terre depuis deux millénaires.
La division de facto de l’Irak n’est pas uniquement liée à l’avancée des djihadistes. Les États-Unis ont soutenu l’émergence d’un système politique et institutionnel calqué sur ces fractures, avec l’exacerbation de la fitna entre sunnites et chiites, la montée des tensions entre Arabes et Kurdes.
Le choix américain d’installer au pouvoir un Premier ministre irakien, M. El Maliki, partisan de la marginalisation des sunnites, fut une décision désastreuse.
En 1991, le secrétaire d’État américain promettait de ramener l’Irak à l’âge de pierre. Dix ans d’embargo, une deuxième guerre suivie de l’occupation américaine, ont fini de démanteler l’État irakien.