Intervention de François Asensi

Séance en hémicycle du 24 septembre 2014 à 15h00
Déclaration du gouvernement sur l'intervention des forces armées en irak et débat sur cette déclaration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Asensi :

L’hypothèse de la balkanisation de l’Irak n’a cessé de se renforcer, à croire qu’il s’agissait de l’un des objectifs de l’intervention américaine pour mieux contrôler les immenses ressources pétrolières de ce pays.

Cette guerre justifiée par la « guerre globale contre le terrorisme » a finalement fait naître un nouveau foyer de terrorisme international.

Al Qaeda, « création américaine », selon les propres mots d’Hillary Clinton, est aujourd’hui supplantée par les forces armées de Daech. Ces assassins qui n’ont rien à voir avec l’islam, qu’ils instrumentalisent, disposent d’une puissance de feu et de moyens financiers supérieurs. Jamais Al Qaeda, même en Afghanistan sous le règne des talibans, à la fin des années 1990, n’avait contrôlé pareil territoire.

Face aux avancées des forces djihadistes, le silence et l’inaction ne peuvent être de mise. La responsabilité de la communauté internationale est de protéger les civils et de conforter les États.

Oui, il faut venir en aide au peuple irakien sous le joug du fanatisme ! Oui, il faut apporter une aide militaire à ceux qui résistent aux djihadistes ainsi qu’un soutien politique, humanitaire, économique, mais pas n’importe comment et certainement pas sous un commandement américain et sous tutelle de l’OTAN.

La lutte indispensable contre la barbarie des djihadistes aurait dû réunir l’ensemble de la communauté internationale, sous l’égide de l’ONU. Si le mandat de l’ONU n’était pas impératif, l’Irak usant de son droit à la légitime défense, il eût été préférable.

J’en veux pour preuve l’adoption, au mois d’août dernier, par l’ensemble des membres du Conseil de sécurité, de la résolution 2170 contre le pouvoir djihadiste. En s’attaquant au nerf de la guerre, à savoir le financement des mouvements djihadistes, cette résolution a marqué une avancée importante.

Au lieu de cela, la France se retrouve en première ligne, isolée aux côtés des États-Unis alors que la Grande-Bretagne tergiverse et que nombre de pays membres de la coalition internationale traînent des pieds, quand ils ne jouent pas un double jeu.

En 2003, la France a refusé à juste titre de mettre ses pas dans ceux des faucons américains. L’Histoire nous a donné raison. Quel sens y a-t-il aujourd’hui à s’engager dans une coalition menée par les responsables de ce chaos ? Non, la France n’a pas à faire le service après vente des États-Unis ! Elle doit retrouver sa voix et, comme dans les pages fortes de son histoire, soutenir la liberté des peuples.

Or, une dérive atlantiste ne cesse de s’affirmer dans la conduite de notre diplomatie. Le président Hollande poursuit la politique internationale du président Sarkozy.

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