Enfin, monsieur le Premier ministre, nous devons la vérité aux Français. La vérité est que cette intervention expose notre territoire a des risques de représailles. La vérité est que la force de notre démocratie se juge à sa capacité à tenir le choc. Le groupe UMP s’est pleinement associé au projet de loi visant à lutter contre la menace djihadiste, même si nous regrettons que tous nos amendements pour renforcer ce texte n’aient pas été retenus, et si le cafouillage qui vient de se produire avec la famille Merah nous conduira à demander la constitution d’une commission d’enquête.
La vérité, c’est que parmi les recrues étrangères de l’État islamique figurent un certain nombre de nos concitoyens. Le virus est en France. Il faut voir les messages insensés qui pullulent sur les réseaux : anti-France, antijuifs, antimusulmans. Un souffle malsain mine notre concorde nationale.
Il faut entendre les appels à la barbarie de ces Français musulmans, ou convertis à l’Islam, pour mesurer l’ampleur du défi qui est devant nous. Pourquoi l’appel djihadiste rencontre-t-il un tel écho chez eux ? Échec de notre modèle d’intégration ? Faiblesse de nos valeurs ? Impuissance des instances musulmanes officielles, pourtant les mieux placées pour montrer en quoi la dérive djihadiste n’a rien à voir avec la pratique de la religion ?
Ces questions ne doivent pas être taboues, et la réponse ne doit pas se réduire à la surveillance étroite de ces jeunes qui préfèrent mourir pour un califat intégriste plutôt que de vivre dans le pays des droits de l’Homme.