Intervention de Manuel Valls

Séance en hémicycle du 24 septembre 2014 à 15h00
Déclaration du gouvernement sur l'intervention des forces armées en irak et débat sur cette déclaration

Manuel Valls, Premier ministre :

…monsieur le président de l’Assemblée nationale, j’en appelle à votre patience légendaire, mais il est normal que je demande la parole pour répondre à un certain nombre d’interrogations ou de commentaires. J’ai constaté pour m’en féliciter, mais il ne pouvait pas en être autrement, la gravité qui a été de mise sur tous les bancs s’agissant de la réalité de la menace extérieure et intérieure. J’ai remarqué aussi un soutien très large, même si cela n’a pas empêché des questions, toujours légitimes dans cette enceinte, concernant l’action diplomatique et militaire de la France. Même pour faire part de désaccords, j’ai été sensible, monsieur Asensi, au fait que vous ayez adopté un ton de gravité et de responsabilité. Nous ne partageons certes pas votre analyse, mais elle a vocation à s’exprimer naturellement ici.

J’ai noté l’attachement de l’Assemblée à notre autonomie de décision, et j’ai aussi entendu des interrogations légitimes sur le rôle de certains pays, dont certains ont été cités, et sur la place de l’Europe, pas seulement dans la coalition, mais également eu égard à sa capacité d’action. Ces interrogations, je les ai retrouvées aussi bien dans les interventions des orateurs des groupes que dans celles des deux présidentes de commission.

Patricia Adam a fort justement fait référence au Livre blanc dont le but n’était pas seulement de définir les engagements financiers et de préparer la loi de programmation militaire, mais également de faire le constat des menaces.

Pour avoir participé à cette réflexion en tant que ministre de l’intérieur, je la rejoins lorsqu’elle fait valoir à quel point la menace a évolué s’agissant du type de terrorisme et des individus concernés, de caractère hybride, sachant, ainsi que vous l’avez fait observer, monsieur Fillon, que la nature de la menace terroriste a changé. C’est sur cette base que le ministre de la défense a conduit les changements et les réformes nécessaires pour nous permettre – ce qui a changé par rapport à un un certain nombre d’années – de mener des opérations extérieures et que nous avons engagé ensemble les moyens qu’il fallait donner à la DGSE comme à la DGSI. Au demeurant, la réforme de la Direction centrale du renseignement intérieur en Direction générale par les moyens techniques et financiers comme par les recrutements sur cinq ans obéissent précisément aux termes de cette menace.

En tant que ministre de l’intérieur, j’avais, dès l’été 2012, été frappé par le danger potentiel de ces individus qui voulaient aller combattre en Syrie. J’en ai fait part aujourd’hui à l’ensemble des représentants des groupes et aux présidents des assemblées et des commissions lors de notre réunion à Matignon. Lors du débat sur le projet de loi relatif à la lutte contre le terrorisme, j’avais d’ailleurs moi-même évoqué – ce qui m’a été reproché dans certaines gazettes – cet ennemi extérieur et intérieur, les leçons ayant été tirées trop tardivement, par exemple par nos amis américains, après les attentats du 11 septembre 2001.

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