Je ne veux pas entrer dans un grand débat sur le nucléaire, et je renvoie nos collègues au rapport de la commission d'enquête sur ce sujet. Toutefois, pour couper court aux idées reçues qui risquent de revenir régulièrement, je rappelle que nous ne produisons pas d'uranium sur notre territoire. Peut-on vraiment parler d'indépendance énergétique quand 100 % de l'uranium consommé par nos centrales nucléaires proviennent de l'étranger ?
Je le dis en tant qu'écologiste, nous sommes défavorables à la reprise du charbon en Allemagne. C'est la raison pour laquelle les écologistes ne participent pas à la coalition entre la CDU et le SPD. En tout état de cause, en Allemagne, le charbon remplace, non pas le nucléaire, mais le gaz, comme en Grande-Bretagne et en France. Aujourd'hui, du fait de la production de gaz de schiste aux États-Unis, la consommation de charbon y est moindre. Le charbon arrive donc en Europe en plus grande quantité et à bas prix, ce qui contribue à sa reprise. Ce n'est pas une bonne chose, mais cela ne doit pas être mis en relation avec la sortie du nucléaire en Allemagne.
Enfin, le prix de l'électricité de nos voisins allemands est certes plus élevé que chez nous, mais leur consommation est moindre. Ce qui importe, c'est la facture, c'est-à-dire la multiplication de la consommation par le tarif ; en l'occurrence, nos voisins allemands consacrent à peu près la même part de leur revenu à l'énergie que les ménages français. C'est bien la preuve qu'avec une politique tarifaire et une politique de consommation menées de concert, on peut avoir à peu près le même impact sur les ménages.