Quinze ans après la mise en application de la dernière loi sur la réduction du temps de travail, le législateur ne s'est-il pas installé dans un certain confort, en se satisfaisant d'avoir mis en oeuvre les 35 heures ? Il y a néanmoins le temps de travail légal et le temps de travail réel, a-t-on dit. La réduction du temps de travail est appliquée avec disparité : compte épargne-temps, annualisation, RTT, forfaits et autres ont des conséquences sur l'attractivité des métiers, le temps et l'organisation du travail, mais aussi sur le financement de la protection sociale, de la politique familiale, des retraites de notre pays. Alors que nous avons l'un des plus forts taux de natalité en Europe, que notre population est de plus en plus nombreuse et vit de plus en plus longtemps, nous autres, législateurs, sommes devant une équation à résoudre.
Vous avez évoqué le consensus national ; moi-même, j'ai cru voir poindre, la semaine dernière, lorsque nous avons interrogé les représentants des syndicats de salariés, de l'intérêt pour le faire évoluer. N'est-il pas temps aujourd'hui de marquer une pause et de réunir tout le monde autour de la table, dirigeants d'entreprise, syndicats de salariés et législateurs, pour procéder à une remise à plat ?
Vous êtes, l'un et l'autre, les représentants de deux grandes entreprises de France. L'organisation du temps de travail et la complexité du code du travail sont-elles, au regard du maillage international, des éléments déterminants dans les choix d'investissements de vos entreprises, tant en France qu'à l'étranger ?