Je ne suis pas choquée par l'idée que la société procure un logement aux sans-abri à charge pour eux de l'entretenir. En revanche, leur demander d'accomplir tel ou tel travail implique de les rémunérer pour cela. C'est une question de dignité et les allocations auxquelles ils ont droit ne doivent pas être sous conditions de fournir un tel travail.
Quant à augmenter la taille du gâteau, c'est un point de vue qui se discute. Pour ma part, je pense que ce n'est ni nécessaire, ni souhaitable. La France est un pays riche et ses salariés sont compétitifs. Je préfère envisager de partager autrement le travail et les revenus, en repensant un modèle de croissance fondé sur l'exploitation du tiers-monde et des ressources de la planète. Au reste, la croissance moyenne au cours des quarante dernières années a tourné en Europe autour de 1,6 %, soit juste le taux nécessaire à la préservation des emplois.