Monsieur le président, vous avez indiqué que Linky ne correspondait pas aux besoins. Nous devrions garder cela à l'esprit alors que ce projet de loi prévoit des généralisations massives de certains équipements, comme les 7 millions de bornes électriques.
Deuxièmement, je trouve un peu piquant que la liaison entre compteurs situés à l'extérieur et interfaces situées à l'intérieur repose sur des ondes radioélectriques, alors que les écologistes ont déposé de multiples textes pour appeler l'attention sur leur nocivité.
Troisièmement, ce qui me choque profondément, c'est que personne ne prenne en compte le coût de ce service, dont je ne nie pas les bénéfices. Aucune étude sérieuse n'a été réalisée pour l'estimer. Vous débattez de la question de savoir s'il faut l'appliquer à une portion réduite de la population ou le généraliser sans prendre en considération l'incidence financière, qui varie du simple au quintuple. Qui plus est, considérant que Linky ne répond pas à des besoins que vous avez identifiés entre-temps, vous envisagez une deuxième vague de déploiement d'un nouvel appareil, ce qui aura encore un coût.
Quatrièmement, vous ne prenez pas en compte l'existence des smart grids qui permettent, depuis un smartphone, de gérer sa consommation d'électricité. Vous prévoyez de développer des dispositifs dont le coût s'élève à des millions d'euros alors qu'une application à moins de deux euros atteint le même objectif.
Cinquièmement, la démarche est confuse quant à son objectif. Il me semble que la première des questions qui se pose à nous est de savoir comment parvenir à réduire le plus possible la facture énergétique de la France. Or vous donnez une dimension sociale à cet enjeu en réservant le système d'alerte aux bénéficiaires de la tarification spéciale. Il faut choisir : veut-on se donner les moyens de maîtriser l'énergie en évitant les gaspillages par des économies généralisées ou aider les publics en difficulté ?