À mon tour, je souhaite que l'on dépassionne le débat. Je ne comprends pas bien pourquoi Mme Duflot s'est lancée tout à coup dans une diatribe indignée.
Nous devons être d'accord quant à l'objectif poursuivi. Je suis favorable à ce que l'on encourage les véhicules les plus propres. Mais il faut aussi permettre de résoudre les problèmes d'embouteillages qui causent des thromboses à l'entrée de toutes les villes. Or c'est également une affaire de comportement. Ce n'est pas parce que l'on changera les voitures qui roulent au diesel ou à l'essence par des voitures propres que le comportement des automobilistes changera : ils seront toujours seuls dans leur voiture, ils seront toujours dans les embouteillages et l'on mettra toujours trois heures pour rentrer dans Bordeaux. Et si les émissions de gaz à effet de serre diminueront, n'oublions pas qu'il faudra tout de même produire de l'électricité pour faire rouler les véhicules. Il ne faut donc pas se jeter sur une solution apparemment très bonne mais qui, au bout du compte, ne résout qu'une partie des problèmes.
Il faut avant tout privilégier un autre mode de comportement : les transports en commun. Si l'on permet à un véhicule électrique ne transportant qu'une seule personne d'emprunter les voies dédiées aux transports en commun, celles-ci seront très vite embouteillées. Voilà pourquoi je n'y suis pas favorable. Les collectivités ont la possibilité aujourd'hui de procéder à des expérimentations, comme c'est le cas à Paris où il existe des parkings réservés aux véhicules propres. Dès lors, pourquoi ne pas laisser mener des expérimentations dans le cadre des PPA, comme le suggérait notre collègue Saddier, plutôt que de vouloir pousser tout le monde à privilégier une solution qui, au bout du compte, aura les effets inverses du but recherché ?
Quant à la proposition que vient de faire Mme la ministre, je ne peux qu'y être favorable : je suis un bon soldat !