Comment en sommes-nous venus, au groupe UMP, à déposer cet amendement, qui peut sembler quelque peu manichéen ? Nous sommes convaincus que la transition énergétique se fait dans un monde incertain. Dans le domaine de l'énergie, les acteurs ne s'accordent pas sur le calendrier des ruptures technologiques : aucun expert des hydrocarbures n'aurait pu prévoir la révolution du gaz de schiste il y a dix ans. De même, qui peut dire dans combien de temps le stockage électrique sera parfaitement efficace ? – Cinq, dix, quinze ou vingt ans ? La transition énergétique doit donc, selon nous, être flexible, ce qui suppose de favoriser le développement des technologies nouvelles sans pour autant en privilégier une par rapport à une autre.
Or le choix fait avec ce texte – qui s'est certes atténué au fil des discussions – est celui du « tout électrique », avec un plan de déploiement de 7 millions de bornes de recharge. Si l'énergie électrique a évidemment sa place dans les transports, veillons à ne pas mettre tous nos oeufs dans le même panier ! Gardons notamment en mémoire la « jurisprudence Minitel » : lorsque l'on décide un plan de déploiement généralisé et massif – nous avons discuté hier du compteur Linky –, les technologies évoluant, on peut avoir de mauvaises surprises plusieurs années après, et il est alors trop tard. D'où notre proposition de supprimer l'article 10. Il s'agit d'un amendement d'appel : nous invitons le Gouvernement à élargir son spectre et à éviter de privilégier une technologie par rapport à une autre.