Intervention de Jean-Baptiste Soufron

Réunion du 23 septembre 2014 à 10h00
Mission d'information sur la candidature de la france à l'exposition universelle de 2025

Jean-Baptiste Soufron, secrétaire général du Conseil national du numérique :

À mon sens, il faut faire attention. Cette exposition universelle aura lieu en 2025. L'année prochaine, nous serons en 2015. Cela nous donne le temps d'organiser une version 0.1, 0.2, et ainsi de suite chaque année. Mais je tiens à réagir à cette idée d'une plateforme de « crowdsourcing ».

Comme le dit Jean-Louis Fréchin, à partir de belles idées, on peut attirer des étrangers en France, et notamment à Paris. Je l'ai expérimenté moi-même, lorsque je faisais partie de la première équipe de Futur en Seine. Mais comment organisera-t-on les différentes étapes qui aboutiront aux différentes versions ? À partir d'une plate-forme de « crowdsourcing » ? Je pense que c'est dangereux, et que cela induira forcément en erreur par rapport à l'ambition du projet final.

Sur dix ans, il est possible d'imaginer un vrai programme avec des phasages. On pourrait commencer, en 2015, par un premier phasage intellectuel, en organisant une série de grandes conférences qui feront l'exposition universelle version 0.1 ; des intellectuels viendraient à Paris pour débattre sur l'hospitalité ; ensuite, en 2016, on accueillerait des gens qui présenteraient les technologies existantes, pour permettre à ceux qui travaillent sur l'exposition de se les approprier. Et ainsi de suite.

Il faudrait travailler en réseau, avec les évènements qui existent déjà, en essayant de donner une vision commune et en rappelant l'objectif de 2025. Chacun pourrait conserver son identité, mais cela n'empêcherait pas de s'organiser et de se répartir les tâches jusqu'à 2025.

À mon sens, c'est de cette façon qu'il faut procéder. Sinon, on se heurtera aux contraintes techniques et on se laissera mener par la technologie. Si vous mettez en place un site collaboratif, combien de temps celui-ci sera-t-il pertinent ? Un an, deux ans, peut-être seulement six mois. Peut-être que certains viendront vous suggérer de passer par Facebook ou Twitter ? Car l'important, en fin de compte, est d'avoir un esprit de communauté.

Si vous vous focalisez sur cette idée de programme, avec des étapes intermédiaires qui font sens, il faudra trouver une cohérence entre ces étapes ; ensuite, les technologies se mettront au service de ces étapes. Mais j'observe que ce n'est pas la même chose de faire un appel à projet auprès d'intellectuels et de grands chercheurs, que de le faire auprès de start-ups ou d'architectes. Ce ne sont pas les mêmes communautés, ils n'ont pas les mêmes habitudes, ce ne sont pas les mêmes lieux, etc.

En conclusion, je pense qu'il faudrait plutôt mettre au point un programme, puis demander aux technologies de suivre pour voir comment remplir correctement chaque étape du programme.

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