Les soignants, en majorité des femmes pour les paramédicaux, ont intérêt à avoir un nombre important de jours de congé au regard de leur vie privée.
Pour les infirmières, accompagner les cadres de santé qui travaillent en duo avec les chefs de service sur l'animation des projets d'équipe, signifie revoir les présences sur 24 heures pour les faire correspondre au mieux aux besoins des patients. Cela suppose donc de revoir le nombre de jours de présence sur l'année, ce qui est compliqué pour elles car, si elles pourront se consacrer à la qualité des soins, elles devront également faire le deuil des acquis en termes d'équilibre vie privée - vie professionnelle. En effet, en consacrant moins de journées à l'hôpital ou en travaillant à certains horaires, elles peuvent s'occuper de leurs enfants le soir et le matin.
Les cadres – dénommés auparavant surveillants ou infirmiers chefs, et que nous appelons aujourd'hui cadres de santé de proximité –, qui travaillent avec les chefs de service pour le pilotage des activités de soins, sont, eux, totalement noyés par la planification du temps de travail. Ils y passent beaucoup de temps et, en fonction des postes qu'ils arrivent à planifier, ils organisent les prises en charge des patients. Nous souhaitons inverser cette logique organisationnelle. Mais les cadres sont pris dans un étau en raison d'une réglementation lourde et complexe. Nous plaidons pour une souplesse réglementaire, qui permettrait l'application d'un temps de travail simplifié.
En effet, dans la pratique, tous les soignants arrivent aux mêmes horaires le matin, l'après-midi et la nuit dans les unités de soins. Une souplesse horaires, y compris pour les temps partiels, permettrait d'assurer des présences au moment des pics de charges et, ainsi, de répondre aux besoins des patients. Or les cadres n'ont pas cette possibilité, car ils subissent le chantage des organisations syndicales. S'ils veulent toucher au temps de travail et à l'organisation, ils sont critiqués, même dans leurs compétences managériales, voire menacés par le recours à l'absentéisme, car les soignants veulent préserver le nombre de jours dits « de droit à congé » auxquels ils prétendent avoir droit au titre de la RTT.