Vous auriez tort de voir de la malice dans mes propos, d'autant que, à cette heure tardive, tout le monde est pressé que la discussion sur cet amendement se termine.
Pour en revenir justement à cet amendement, vous portez un mauvais coup aux parlementaires, madame la ministre.
Certes, le cinéma est un élément important de notre culture, mais il aurait été bon que M. le président de la commission des affaires culturelles soit présent pour nous expliquer les conséquences de ce texte. Étant membre de cette commission, je peux en témoigner : nous n'avons pas eu non plus l'occasion de discuter de cet amendement.
Je sais bien, madame la ministre déléguée, que vous êtes solidaire de l'ensemble des membres du Gouvernement, mais je vous ferai observer que cela fait deux fois que Mme Filippetti n'est pas là pour nous expliquer certaines incidences importantes sur son budget. Faut-il en conclure qu'elle est absente lorsqu'il s'agit de défendre son budget et, au-delà, le cinéma et la création ?
En ce qui concerne, d'ailleurs, le budget de la culture, vous me pardonnerez de vous dire, monsieur le rapporteur général, que vous avez sans doute mal compris Mme de La Raudière. Ce budget diminue. On peut s'en réjouir et considérer qu'il participe à l'effort de réduction des finances publiques, mais on peut aussi observer que la répartition de la baisse est étonnante : sur le patrimoine, la diminution est de 10 %, mais sur d'autres secteurs, tel le spectacle vivant, elle est beaucoup moins importante. Les arbitrages ne témoignent pas tous d'une volonté de faire attention aux dépenses publiques !
Voter un tel amendement, présenté à la sauvette, au dernier moment, et sans que l'on ait reçu la moindre explication rationnelle sur ce crédit d'impôt, me paraît extrêmement étonnant. Les membres de l'opposition voteront donc contre ou bien s'abstiendront. J'espère que vous ne continuerez pas d'appliquer cette méthode dans la suite de nos débats.