Madame la présidente, madame la ministre, monsieur le président de la commission spéciale, le projet de loi que nous examinons aujourd’hui fera date. Pour la première fois depuis longtemps, la France se dote d’une stratégie énergétique. Pour la première fois, c’est le Parlement qui est appelé à définir la stratégie énergétique du pays, ce qui est encore plus historique. Et pour la première fois, et cela marque une rupture encore plus importante, la France décide de rompre avec la logique du toujours plus – toujours plus de consommation, toujours plus de dépendance, toujours plus de centralisation – qui a prévalu aux XIXe et XXe siècles, pour passer à celle de l’efficacité, de la maîtrise de la consommation d’énergie, à celle qui encourage l’initiative locale et citoyenne, qui privilégie l’économie circulaire par rapport à la prédation, les ressources du territoire par rapport à la dépendance extérieure.
Choisir la maîtrise de l’énergie plutôt que la surconsommation, c’est une rupture fondamentale. Choisir les énergies renouvelables plutôt que les énergies de stock – le charbon, le pétrole, le gaz, l’uranium –, c’est une rupture fondamentale. Choisir de sortir du tout-nucléaire et du risque majeur qu’il fait courir aux populations et à l’économie, c’est une rupture fondamentale. Choisir les énergies décentralisées, les initiatives territoriales, plutôt que la seule technostructure centralisatrice, c’est une rupture fondamentale. Alors, madame la ministre, à l’ouverture de ce débat parlementaire, en tant qu’écologiste, et plus encore en tant que citoyen, je ne vous cacherai pas mon enthousiasme.