Nous savons tous pourquoi la transition énergétique est indispensable : il s’agit de lutter contre le dérèglement climatique et de réduire notre dépendance aux énergies fossiles et nucléaire. C’est la condition pour ne pas préparer un avenir bien sombre aux générations futures. Mais nous devons dire et répéter inlassablement – d’autres l’ont fait avant moi, vous y compris, madame la ministre – à quel point cette transition énergétique est bien plus que cela : c’est une formidable occasion.
En période de crise économique – une crise qui puise ses racines dans l’épuisement de notre modèle de développement productiviste et consumériste –, le nouveau modèle qui est en germe dans cette loi peut nous permettre non seulement de répondre aux principales menaces environnementales, mais aussi de créer des centaines de milliers d’emplois non délocalisables, de redonner du pouvoir d’achat à nos concitoyens en leur donnant la possibilité de maîtriser leur consommation et donc leurs dépenses contraintes et d’accroître notre souveraineté nationale.
On oublie trop souvent de le rappeler : la France importe 100 % de son uranium et elle importe pour 70 milliards d’euros par an d’énergie fossile. Quelle dépendance ! Quelle vulnérabilité ! Et quelles conséquences géopolitiques ! C’est avec ces milliards que le Qatar rachète la France par petits morceaux ; c’est avec ces milliards que M. Poutine finance sa guerre contre l’Ukraine. Imaginons l’impact majeur que ces flux financiers pourraient avoir si, à l’inverse, ces dizaines de milliards étaient investis dans nos territoires en énergies renouvelables et en maîtrise de la consommation d’énergie au lieu d’être expédiés dans les pétromonarchies.
C’est parce que ces enjeux sont considérables que le titre VIII de cette loi, portant sur la gouvernance, est déterminant. Avec la gouvernance proposée par cette loi, nous signons rien moins que le retour des pouvoirs publics aux commandes de la politique énergétique.