Intervention de Michel Sordi

Séance en hémicycle du 1er octobre 2014 à 15h00
Transition énergétique — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Sordi :

Sa petite soeur, aux États-Unis, a d’ailleurs une durée d’exploitation autorisée de soixante ans.

Quel gâchis humain, quel gâchis financier ! Je sais, madame la ministre, que vous comprendrez mon discours, vous qui vous êtes battue comme une lionne, dans votre région, pour défendre vos entreprises et vos emplois.

Comme vous, madame, ma région est ce que je connais le mieux. Or la consommation électrique de l’industrie en Alsace est nettement plus élevée que la moyenne française, puisqu’elle représente 47 % de la consommation totale, en raison de l’implantation, près de la centrale nucléaire et à proximité du Rhin, d’entreprises grosses consommatrices – appelées électro-intensives.

La fermeture de la centrale va donc fortement fragiliser cette industrie financée par des capitaux étrangers. En cas de chutes de tension ou de fréquence, les usines concernées risquent fort d’être délocalisées, ce qui représenterait un séisme économique dans un département où le taux de chômage a doublé en cinq ans.

RTE vient d’ailleurs de tirer la sonnette d’alarme à ce sujet, et annonce déjà des risques de coupure d’électricité dès l’hiver 2016. En effet, il sera nécessaire de construire une nouvelle ligne à très haute tension à travers la plaine d’Alsace, ce qui, en tenant compte des délais d’instruction et de réalisation, devrait prendre une dizaine d’années.

Il y a d’ailleurs fort à parier que les mêmes personnes qui manifestent aujourd’hui contre la centrale nucléaire de Fessenheim manifesteront à nouveau lorsque les premiers pylônes de RTE viendront défigurer la plaine d’Alsace.

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