Intervention de Ségolène Royal

Séance en hémicycle du 1er octobre 2014 à 15h00
Transition énergétique — Motion de rejet préalable

Ségolène Royal, ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie :

; soit vous estimez qu’il ne faut pas bouger, et je ne crois pas que ce soit l’intérêt de la France. Ce serait même prendre un risque considérable, alors que de nombreux pays dans le monde s’engagent dans la transition énergétique de façon à positionner au mieux leurs entreprises sur les marchés nationaux et internationaux, et que les trois quarts des entreprises françaises déclarent avoir confiance dans la transition énergétique, proportion bien plus importante que dans les autres pays européens. Il s’agit là d’une chance extraordinaire à saisir ; le contexte est favorable, avec la prise de conscience partagée qu’il est désormais possible de concilier l’économie, l’écologie et le social. Ce serait par conséquent une faute grave que de renoncer à débattre et à prendre des décisions en la matière.

Vous avez défendu l’énergie nucléaire : c’est votre point de vue – et c’est aussi le mien : à aucun moment je n’ai mis en cause l’industrie nucléaire. Certains parlementaires sont favorables à une sortie du nucléaire ; je respecte leur position, mais ce n’est pas la mienne, ni celle du Gouvernement. Tout le monde a fait un pas, et je pense avoir fait en sorte que ce texte soit un texte de convergence dans lequel on n’oppose pas les énergies les unes aux autres. J’ai rendu hommage à plusieurs reprises à la qualité de l’industrie nucléaire, de ses ouvriers, ses ingénieurs, ses techniciens, et j’ai souligné que c’était grâce à l’énergie nucléaire et à la sécurité qu’elle avait apportée en matière de production d’électricité que nous pouvions aborder et accélérer la transition énergétique.

Cependant, ce ne serait pas un bon service à rendre à EDF que de lui laisser croire qu’elle peut envisager l’avenir en se satisfaisant du statu quo et en restant dans l’immobilisme. Quand on voit la compétition mondiale actuelle et le retrait de nombre de commandes dans le secteur du nucléaire à la suite de l’accident de Fukushima, il paraît évident que, si elle veut défendre ses intérêts et continuer à créer des emplois, EDF doit s’engager dans la transition énergétique, la programmation pluriannuelle de l’énergie et le mix énergétique, d’autant qu’elle dispose – plus souvent d’ailleurs hors de nos frontières qu’en France même – de capacités et de technologies extrêmement performantes dans le secteur des énergies renouvelables, ainsi qu’en matière de maîtrise de l’énergie, de performance énergétique, de compteurs intelligents et de réseaux intelligents. Pour être en bonne position sur les marchés internationaux, il faut ajourd’hui être capable de faire des offres de production dans le mix énergétique : l’entreprise sera par conséquent beaucoup plus forte si elle est capable de vendre à la fois du nucléaire, des énergies renouvelables et de la performance énergétique.

C’est au Gouvernement et à la représentation nationale de définir la stratégie énergétique nationale – c’est d’ailleurs la première fois que le Parlement y est associé.

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