Le deuxième mensonge, c’est la foi dans l’indépendance énergétique. Le modèle nucléaire est aussi à durée limitée, les ressources en uranium s’épuisent, elles aussi, et nous dépendons aujourd’hui exclusivement de nos importations.
Le troisième mensonge, c’est le risque contrôlé. Les solutions pour les déchets, tant promises depuis 1973, n’arrivent pas. Par ailleurs, et c’est l’Autorité de sûreté nucléaire qui le dit, le risque d’un accident nucléaire, dans notre pays où aucun habitant ne vit à plus de 300 kilomètres d’une centrale nucléaire, est réel. À Tchernobyl, nous avions mis l’accident sur le compte de l’épuisement du modèle soviétique ; au Japon, sur celui d’un tsunami, qu’on ne rencontre évidemment pas dans nos contrées. Mais que dirons-nous face au risque nucléaire français ? Oserons-nous dire que Fessenheim est construit sur la faille sismique du Rhin supérieur ?
Madame la ministre, le texte que vous nous présentez aujourd’hui est un texte audacieux. Il remet la politique énergétique au coeur de la démocratie, alors qu’elle a été si longtemps privatisée.