Madame la présidente, madame la ministre, monsieur le président de la commission spéciale, madame et monsieur les rapporteurs, mes chers collègues, alors que nous entamons la discussion du projet de loi sur la transition énergétique, le nom de Fessenheim est sur toutes les lèvres. Selon un rapport parlementaire rédigé par nos excellents collègues Mariton et Goua, la fermeture de cette centrale coûterait en effet 5 milliards d’euros à l’État, sans compter le coût social et écologique ni celui du démantèlement de l’installation.
Si j’ai choisi d’en parler dès mon introduction, c’est parce que cet exemple est symptomatique de votre incapacité d’appréhender le débat sur la transition énergétique de manière apaisée, pragmatique et consensuelle.
Tout au long des débats en commission, vous avez fait le choix du déni. Or, s’il y a un sujet sur lequel le consensus aurait été souhaitable, c’est bien celui de la transition énergétique, dont l’ambition est de nous faire passer d’un système énergétique reposant essentiellement sur l’utilisation des énergies fossiles à un bouquet énergétique diversifié à l’efficacité renforcée.
Nous partageons les mêmes objectifs : lutte contre le réchauffement climatique, sécurité des approvisionnements et réduction des gaz à effet de serre. Personne n’a envie que Paris connaisse le sort de Pékin en matière de pollution atmosphérique. Mais force est de constater que le compte n’y est pas. Votre texte est en effet trop bavard pour être normatif, trop idéologique pour être consensuel et trop hésitant pour être efficace.
Qui plus est, vous venez de dire, madame le ministre, que ce projet de loi nécessitait « un débat parlementaire majeur ». Mais alors pourquoi avoir voulu délibérément l’escamoter en commission ? Pourquoi avoir balayé d’un revers de main nos idées et refusé d’entendre les propositions élaborées dans le cadre de « l’Autre débat sur la transition énergétique » par nos excellents collègues Aubert et Fasquelle ? Pourquoi nous avoir demandé d’examiner près de 2 500 amendements en deux jours, …