Intervention de Olivier Falorni

Réunion du 30 septembre 2014 à 16h00
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Falorni :

Nos concitoyens ont l'impression d'un formidable gâchis. Ils sont aussi conscients de l'image catastrophique que donne Air France à travers le monde, alors qu'elle est pourtant l'une des plus belles compagnies aériennes mondiales. Restera également l'image d'un pays handicapé de la concertation et du dialogue social.

Il est indéniable qu'Air France doit se repositionner sur le marché des vols à bas coût et capter les opportunités de croissance qu'il pourrait offrir, afin d'éviter la fermeture de lignes et de laisser le champ libre à la concurrence.

Si le client est prêt, il ne l'est pas à n'importe quel prix, tout comme le personnel. Les inquiétudes des syndicats se sont cristallisées autour du développement d'une compagnie paneuropéenne à bas coût qui imposerait à ses pilotes des contrats de statut local, soulevant, selon eux, un risque de dumping social et de délocalisation des emplois français.

En août, la direction d'Air France avait, me semble-t-il, assuré à ses salariés que la réorganisation à venir du réseau court et moyen-courrier d'Air France n'entraînerait aucun transfert de personnel, de modification de contrats de travail ou d'appareils. Ces promesses n'ont visiblement pas convaincu les pilotes…

Que s'est-il passé ? La direction d'Air France n'a-t-elle pas commis une erreur stratégique en annonçant au mois de mai dernier le projet Transavia sans avoir la garantie d'une adhésion de tous les personnels ? Pouvez-vous nous éclairer sur l'annulation de la réunion de concertation prévue le 12 septembre, soit trois jours avant le début de la grève et alors que le préavis avait été déposé dès le 28 août ?

La direction n'aurait-elle pas pu apporter des éclaircissements sur son projet Transavia Europe, d'autant que l'exemple de Lufthansa aurait dû alerter ?

Transavia n'a pas bonne presse auprès des utilisateurs : ils décrivent une offre de service déshumanisée, peut-être due à la courte expérience de cette compagnie.

D'ici à 2017, la flotte de Transavia France doit passer de quatorze à trente-sept avions. Mais un accord de 2007 limite la flotte de cette filiale à quatorze appareils. Comment sortir de cette contradiction ?

Après la restructuration du personnel avec le projet Transform 2015, quelles sont les grandes lignes du plan ambitieux, Perform 2020, qui doit débuter en avril 2015 ? La grève ne lui a-t-elle pas porté un mauvais coup ?

Pourquoi ne pas associer toutes les parties prenantes de l'entreprise aux négociations futures ?

Enfin, une polémique est apparue sur la volonté des pilotes de se faire payer leurs jours de grève. Pouvez-vous nous apporter des réponses sur cette éventualité, qui ne manquerait pas de susciter la consternation ?

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