Je formulerai pour ma part trois observations.
La prévision est un art difficile, comme le prouvent les hésitations sur le taux de croissance. L'objectif de 0,4 % en 2014 vous semble aujourd'hui réaliste, tandis que celui de 1 % pour 2015 vous paraît optimiste. La meilleure solution, dirai-je avec quelque malice, ne serait-elle pas que le Haut Conseil fixe lui-même le niveau à retenir comme hypothèse de travail ? Accepteriez-vous cette responsabilité ? Ce pourrait être, j'en conviens, un cadeau empoisonné : en avril, quand nous avons examiné le programme de stabilité, l'objectif de 1 % vous semblait réaliste pour cette année… Je crois que nous pouvons tous en tirer une leçon d'humilité.
Depuis 2012, la loi de programmation prévoit la correction des écarts à la trajectoire qu'elle définit. Or, cette année, pour éviter de prendre de telles mesures, c'est la trajectoire qu'on modifie ! Pour faire baisser la fièvre des déficits, on casse le thermomètre… C'était pourtant l'occasion d'enclencher pour la première fois le mécanisme de correction.
L'objectif global de progression des dépenses publiques de 1,2 % en valeur paraît extrêmement ambitieux compte tenu de leur volume total, qui s'élève à 1 200 milliards d'euros. Vous avez exprimé des doutes sur la possibilité d'un tel ralentissement, notamment pour ce qui est de la masse salariale. Pouvez-vous préciser votre pensée ?