L'audition de Mme la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes fait suite à la demande que m'avait adressée M. Jean-Pierre Door, visant à créer une mission d'information sur les risques épidémiques du virus Ebola. Lors de sa réunion, le 10 septembre dernier, le bureau de la Commission a considéré, en l'absence de cas de contamination sur le territoire français et au vu des progrès réalisés dans la mise au point d'un vaccin, que la création d'une mission d'information n'était pas forcément pertinente. Je rappelle que, à l'époque où des cas de grippe H1N1 s'étaient déclarés en France, l'opposition s'était vue refuser la création d'une mission d'information sur le sujet. Les auditions de la ministre avaient alors suffi à répondre à nos questions.
Compte tenu de l'importance et de l'urgence du sujet, je remercie Mme la ministre d'avoir accepté notre invitation, malgré un agenda très chargé.
Je n'insisterai pas sur la gravité de l'épidémie qui ravage actuellement l'Afrique de l'Ouest et notamment la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone : près de 3 000 personnes sont déjà mortes, et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) prévoit 20 000 victimes d'ici novembre prochain. Cette épidémie est de loin la plus grave provoquée par le virus Ebola, puisque le taux de létalité est, d'après l'OMS, de 54 %.
Face à cette situation, la mobilisation des États est indispensable, car le travail remarquable réalisé par les ONG, et particulièrement par Médecins sans frontières (MSF), ne suffit plus. Vous avez décidé d'envoyer en Guinée cinq réservistes de l'Établissement de préparation aux urgences sanitaires (EPRUS), qui, conformément à ce qu'a annoncé le Président de la République, vont participer à la mise en place d'un centre de traitement qui devrait être opérationnel en novembre. Vous avez également pris l'initiative d'une réunion des ministres européens de la santé, qui s'est déroulée lundi dernier.
Avant de vous céder la parole, je souhaite, madame la ministre, vous demander des nouvelles de la bénévole de Médecins sans frontières rapatriée sur notre sol après avoir été infectée par la maladie.