Intervention de Bernard Cazeneuve

Réunion du 1er octobre 2014 à 16h00
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur, accompagné de M. François Clanché, inspecteur général de l'INSEE, chef du service statistique ministériel de la sécurité :

La transparence doit être totale dès l'origine. Vous constaterez que la rupture statistique joue en défaveur du Gouvernement. Les méthodes d'enregistrement et de calcul devenant plus rigoureuses, des faits seront enregistrés qui ne l'étaient pas. Désormais un vol à main armée avec violence et destruction de biens ne sera plus décompté comme un seul événement : chaque infraction sera comptabilisée en tant que telle. Par ailleurs, les victimes seront incitées à porter plainte. Dans un premier temps, l'augmentation du nombre de plaintes enregistrées ne témoignera donc pas nécessairement d'une augmentation du nombre de faits. Dans ces conditions, monsieur Geoffroy, j'accéderai plus que volontiers à votre demande de publier de façon transitoire deux relevés statistiques différents selon les calculs utilisés.

Je vous rappelle qu'il n'existe pas de main courante dans les gendarmeries. J'ai donné une instruction afin que toutes les plaintes soient enregistrées. Il s'agit d'une obligation pour les services et d'un réel besoin de notre part. Le nouvel outil statistique doit en effet se nourrir d'informations détaillées car il n'est plus question de se contenter désormais d'un seul indicateur agrégé pour mesurer la délinquance. Il nous faut obtenir une photographie extrêmement précise des dépôts de plaintes et de la réalité du terrain afin d'engager des politiques publiques efficaces. L'époque est révolue où, dans le seul but d'afficher une stabilité de façade, l'enregistrement des plaintes s'interrompait le jour où leur nombre atteignait celui relevé le mois précédent.

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