Intervention de Pascal Popelin

Réunion du 1er octobre 2014 à 16h00
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPascal Popelin :

Les statistiques de la délinquance ont fait l'objet de nombreuses polémiques et d'une instrumentalisation. Certes, nous ne sommes pas « passés de l'ombre à la lumière » en 2012, mais n'oublions tout de même pas qu'hier encore, on nous proposait un indice agrégé dépourvu du moindre sens – il mélangeait tout et n'importe quoi – en pratiquant la statistique à la découpe par séquences choisies, les aménagements du calendrier, et la dissuasion massive de ceux qui voulaient déposer une plainte ! Le ministre a évoqué l'obligation faite au service d'enregistrer les plaintes ; les choses ont manifestement évolué depuis l'époque où des instructions étaient données dans le sens contraire. Durant cette période, environ 130 000 faits étaient escamotés tous les ans ; M. Alain Bauer dont vous vantiez les mérites l'a reconnu.

Au-delà de ces éléments, je salue le fait que nous tenons l'engagement pris par cette majorité de faire la vérité sur les chiffres, car trafiquer le thermomètre ne fait pas baisser la fièvre. C'est une question de crédibilité de la parole publique, bien mise à mal ces derniers temps.

J'ai rencontré hier les représentants des bijoutiers et horlogers. Ils constatent une diminution de 40 % des attaques à main armée sur deux années de suite, et ce sont là des chiffres bien plus difficiles à escamoter que d'autres.

Mon premier souhait, c'est que les progrès enregistrés ne nous conduisent pas à nous croire quittes. Même si le « zéro délit » n'est pas atteignable, réduire encore les chiffres de la délinquance est une absolue nécessité, car, au-delà de l'ordre républicain bafoué, ce sont des victimes qui souffrent et des citoyens qui vivent dans la peur. Ne baissons pas la garde après de premiers résultats encourageants.

Mon second souhait, c'est que les statistiques et les questions de sécurité cessent une fois pour toutes d'être un objet d'instrumentalisation politicienne, car cela finit par ébranler la République elle-même.

Les statistiques doivent être un outil de transparence, mais aussi servir à améliorer l'efficacité des forces de l'ordre. Comment entendez-vous utiliser les nouveaux outils dont vous disposerez pour adapter les différents dispositifs de lutte contre la délinquance sur les territoires ?

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