Intervention de Bernard Cazeneuve

Réunion du 1er octobre 2014 à 16h00
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur, accompagné de M. François Clanché, inspecteur général de l'INSEE, chef du service statistique ministériel de la sécurité :

Dès lors que nous avons un service statistique ministériel, avec un outil élaboré par l'INSEE, nous nous en tenons aux chiffres que ce service nous communique. Malgré la considération que j'ai pour vous, monsieur le député Éric Ciotti, je fais davantage confiance à mon service de statistique qu'au vôtre. Comme je l'ai dit, depuis que le plan de lutte contre les cambriolages a été décidé, en septembre 2013, nous avons des résultats.

Depuis le début de l'année 2014, les vols sans violence diminuent de 2,19 %. Les cambriolages diminuent de 1,59 %. Il est vrai que les résultats sont moins bons pour les résidences secondaires que pour les résidences principales ; j'ai donc demandé que soient prises des dispositions particulières sur ce point. Nous avons de bons résultats sur les locaux industriels, commerciaux et financiers, mais de mauvais résultats sur l'agrégat « autres lieux », c'est-à-dire les caves et autres, en raison, précisément, de la rupture statistique : lorsqu'une maison et sa cave étaient cambriolées en même temps, on ne comptabilisait qu'un seul acte, alors que l'on en comptabilise deux désormais. Les vols de véhicules diminuent de 4,19 %, les autres vols simples au préjudice des particuliers de 0,75 %, et les vols à l'étalage de 3,71 %.

Les chiffres sur un an, d'août 2013 à août 2014, montrent en outre une nette amélioration par rapport à la tendance de l'année précédente. Après une augmentation de 45 % du nombre de cambriolages entre 2009 et 2012, elle est de 0,71 % sur l'année.

La tendance est mauvaise, néanmoins, pour les atteintes volontaires à l'intégrité des personnes (AVIP). Si les chiffres sont très bons sur les AVIP crapuleuses, nous avons un problème avec les violences intrafamiliales, qui doit nous conduire à une action interministérielle. J'ai donné tous les chiffres, les bons comme les mauvais, en précisant, pour les mauvais, ce que nous comptons faire pour les améliorer. Ces chiffres contrastent singulièrement avec certains commentaires selon lesquels tous les indicateurs seraient à la hausse. Si cela ne doit pas, bien sûr, atténuer notre vigilance, les chiffres sont en réalité plutôt bons.

Je rejoins les préoccupations exprimées par M. Pascal Popelin. L'outil statistique est destiné à améliorer le contrôle du Parlement sur l'action du Gouvernement, à permettre au premier de participer à l'évaluation des politiques publiques, et à notre ministère de fixer à ses services, en fonction de ce processus d'évaluation permanente, des objectifs et de mesurer les raisons, éventuellement, pour lesquelles ceux-ci ne sont pas atteints.

Je ne donne pas pour objectif à mes services d'atteindre un chiffre. Je leur demande, sur tous les sujets sur lesquels nous devons rendre des comptes, d'obtenir des résultats, de définir des méthodes, de décloisonner les fonctionnements, d'améliorer les processus, de manière à produire une tendance à la baisse des statistiques. Je ne fais pas d'un chiffre un but en soi, ce qui est le propre de la politique du chiffre : je fais du chiffre un outil qui permet de mesurer l'efficacité de nos politiques.

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