Intervention de Alain Tourret

Réunion du 1er octobre 2014 à 16h00
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlain Tourret :

Maire d'une petite commune depuis trente ans, j'ai entendu, année après année, les gendarmes me dire qu'il y avait de moins en moins de délinquance. Je n'ai jamais su comment ils parvenaient à leurs chiffres.

Chez nous, il existe deux sortes de délinquance : la délinquance routière et la délinquance de droit commun. Les faits de délinquance servent de signaux d'alerte. Pour la délinquance routière, il a fallu que j'attende qu'il y ait cinq morts sur un carrefour de la RN 13, dans ma commune, pour obtenir un rond-point. C'est au cinquième mort que le ministère de l'Équipement a reçu le signal. Il n'y a plus eu un seul mort depuis lors.

Quand il se produit un accident mortel sur une commune, la Ligue contre la violence routière organise une réunion avec l'ensemble des services de la préfecture, de la gendarmerie, de la justice, de l'équipement, et nous regardons si des solutions peuvent être apportées afin d'éviter d'autres accidents. C'est très efficace.

Cela n'existe pas en matière de délinquance de droit commun. J'ai eu à déplorer, ces cinq dernières années, dans ma commune de 2 000 habitants, un assassinat avec complicité, un autre assassinat et un viol en réunion. Rien n'a été déclenché. Or je ne peux croire qu'il n'y ait pas certaines données objectives sur lesquelles nous pourrions réfléchir : est-ce la proximité de la ville, l'arrivée d'une nouvelle population, le chômage ? Les statistiques doivent nous permettre d'agir. Je souhaiterais qu'elles puissent servir de base à des réunions nous donnant l'occasion de réfléchir à des solutions pour prévenir les actes de délinquance.

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