…afin d’éviter que le réseau électrique ne soit paralysé par une concurrence entre le nucléaire et les énergies dites « girondines », qui risque de provoquer des surtensions, voire un black-out. Je ne peux donc pas non plus vous laisser dire que nous sommes défavorables aux énergies vertes.
Troisièmement, au sujet du gaz et du pétrole de schiste, vous aurez compris qu’il existe dans notre groupe toute une palette d’opinions, ce qui nous rassure, car cela montre qu’il y a un véritable débat. Néanmoins, nous ressentons un malaise, car si nous sommes très favorables à la protection de l’environnement, nous refusons de faire l’impasse sur un débat stratégique. S’agissant des émissions de gaz à effet de serre, qu’on importe le pétrole ou qu’on l’exploite en France, le problème est exactement le même. La situation est même un peu pire, si vous me permettez cette expression, quand le pétrole est importé, parce que notre « empreinte CO2 » est alors moins bonne. Nous soutenons donc une approche très pragmatique et différenciée.
On parle beaucoup des méthodes d’extraction, et vous avez parfaitement raison sur ce point. Néanmoins, je vous rappelle que l’exploration des gisements dure sept à huit années avant d’avoir des résultats : l’extraction n’est donc pas pour demain, compte tenu de l’évolution de la science. Par ailleurs, en matière géologique, il est toujours intéressant de savoir ce que l’on a sous les pieds, ne serait-ce que parce que cela permettrait de tuer le débat, au lieu d’avoir un marronnier qui revient tous les cinq ans. Enfin, quand bien même on trouverait des réserves, l’État peut très bien choisir de ne pas les exploiter, tout en considérant qu’il pourra y être contraint en cas de crise internationale brutale. Il est quand même mieux de savoir sur quel pied danser que de refuser de regarder ce que nous avons exactement sous les pieds !