Je souhaite à nouveau insister sur le caractère incontournable de la taxe carbone. Non seulement ce serait une erreur de penser qu’elle n’est pas l’instrument de régulation qui nous permettra d’aller vers une économie décarbonée, mais si nous y renonçons, nous n’atteindrons jamais nos objectifs. Vous devez d’ailleurs savoir, mes chers collègues de l’UMP, qu’il y a dans le sous-sol dix fois plus d’énergie carbonée que nécessaire pour faire exploser la planète.
Il faut donner à cette énergie carbonée un prix suffisamment élevé pour inciter les citoyens à modifier durablement leur mode de consommation.
On retiendra de nos débats de ce soir, madame la ministre – d’autant que votre intervention a été enregistrée et sera probablement régulièrement diffusée –, votre vibrant plaidoyer contre la taxe carbone, ou du moins en faveur d’une limitation de l’augmentation de son taux. C’était une erreur, et je me réjouis de voir votre majorité vous faire plier.
Vous proposez un élargissement de l’assiette de la taxe. Pourquoi pas ? C’est mieux que rien. Il n’en demeure pas moins que votre aveu a un caractère choquant et ne peut que renforcer la position de notre groupe. Ce n’est pas, en effet, en s’opposant en permanence à « l’écologie punitive », c’est-à-dire en laissant croire que la transition énergétique se fera naturellement, sans effort ni nécessité de réajuster la fiscalité, que nous parviendrons à nos fins. Nous n’y arriverons jamais dans ces conditions ! Il s’agit là d’un vrai point de désaccord entre nous.
Nous nous rallierons à cet amendement de compromis, mais tout de même : quel aveu !