Intervention de Julien Aubert

Séance en hémicycle du 6 octobre 2014 à 21h30
Transition énergétique — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Aubert :

Comme le disait mon collègue Michel Sordi, si vous n’aviez pas arrêté le réacteur Superphénix, les choses auraient été différentes. Malheureusement, à chaque fois que les écologistes sont au pouvoir, ils essayent de fermer une centrale nucléaire. Je ne reviendrai pas plus avant sur ces arguments de mauvaise foi.

Madame le ministre a ensuite développé des arguments de bonne foi, en abordant le sujet de manière plus concrète. Vous dites qu’il ne faut pas spécifier, dans la loi, que l’État doit veiller à développer les recherches sur les réacteurs nucléaires de quatrième génération. Mais pour justifier ce refus, vous avancez des éléments qui sont d’un autre ordre.

Vous avez d’abord parlé du projet ITER, auquel je suis très attaché. Le site de construction d’ITER se trouve à côté de la Durance ; ma circonscription est sur l’autre rive. Mais le projet ITER n’a ni la même chronologie, ni le même objet que les réacteurs de quatrième génération. ITER, c’est vraiment de la recherche théorique : nous ne pouvons espérer obtenir des résultats en matière de fusion nucléaire que d’ici la fin du siècle. L’urgence n’est pas la même que pour les réacteurs de quatrième génération. Vous parliez tout à l’heure d’urgence à propos de ce texte, mais concrètement, si nous voulons toujours avoir de l’électricité d’origine nucléaire en 2040, il va falloir que l’État se creuse la tête pour savoir comment déployer la quatrième génération de réacteurs sur le territoire.

Votre objectif, avec ce projet de loi, est peut-être de sortir du nucléaire sans le dire ; peut-être voulez-vous réduire la part du nucléaire dans la production d’électricité à 50 % d’ici 2025, pour ensuite la réduire de 50 % après 2025. Dans ce cas, je reconnais qu’inscrire la quatrième génération de réacteurs dans ce texte n’aurait aucun sens. Mais si l’on considère que le nucléaire a encore des beaux jours devant lui, si votre idée est bien de conserver 50 % d’électricité d’origine nucléaire, alors vous n’avez pas cinquante mille options ! Certes, plusieurs technologies existent, mais quelle que soit la technologie choisie, vous serez obligés de passer par la quatrième génération.

Les autres sujets que vous avez évoqués – comme les déchets – sont importants, mais ils n’ont pas d’impact concret, réel, direct et immédiat, ni même à l’horizon 2040, sur la vie des Français.

La réaction de M. Baupin montre bien que s’il est opposé à la quatrième génération de réacteurs, c’est parce qu’il est anti-nucléaire !

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