Intervention de Julien Aubert

Séance en hémicycle du 8 octobre 2014 à 15h00
Transition énergétique — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Aubert :

Le nucléaire, c’est un modèle social qui apporte un coût bas d’énergie. Le nucléaire, c’est une filière qui emploie deux cent mille personnes directement et quatre cent mille indirectement. Le nucléaire, ce n’est pas seulement une filière de production, on vous l’a déjà dit, c’est aussi une filière de démantèlement en plein essor, une filière de retraitement, une filière d’enfouissement et une filière de production.

L’important n’est donc pas tant de réfléchir dans l’optique étroite de la capacité que de réfléchir à ce que nous voulons faire de cet héritage. Pour répondre à cette question, nous voudrions vraiment coopérer avec vous et vous convaincre sur le fond afin de parvenir à un accord. Ainsi, si l’on considère que le nucléaire doit évoluer dans le mix énergétique et qu’il y aura vraisemblablement une réduction de la part qu’il représente dans l’électricité, mais que pour autant l’idée n’est pas de démembrer un fleuron de l’industrie française mais d’encourager les filières d’exportation lorsqu’on le peut, alors dans ce cas l’objet de cette loi devrait être la conservation et la sanctuarisation du potentiel nucléaire.

Le potentiel nucléaire ne se réduit pas à une capacité : ce n’est pas parce qu’on a un gigawatt de moins que l’on n’a plus de potentiel ! Il recouvre aussi tout ce que j’ai cité : le personnel, les filières et l’idée que nous avons un trésor national. Certes, ce trésor correspond à une époque et sera amené à se réduire dans la part de la production d’électricité ; néanmoins, il faut faire attention et avancer avec précaution.

Nous considérons donc que si les énergies vertes doivent augmenter dans le mix énergétique français, nous devons pour autant conserver cet avantage comparatif, notamment à l’exportation et à la production. Voilà pourquoi nous souhaitons plutôt stabiliser le potentiel nucléaire français : on retrouve ainsi la notion de stabilité qui est au coeur de votre projet de loi – vous ne voulez pas augmenter le potentiel nucléaire, nous en sommes d’accord – mais d’une façon qui permet d’élargir le débat et, plutôt que de se limiter à la capacité nucléaire, de s’inscrire véritablement dans une dynamique plus large en réfléchissant en termes d’industrie et de potentiel.

Voilà, madame le ministre, des arguments importants. Nous espérons que nous serons entendus, pour que la coconstruction débute maintenant !

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