Intervention de Michel Sordi

Séance en hémicycle du 8 octobre 2014 à 15h00
Transition énergétique — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Sordi :

Contrairement à certains de nos collègues, certains experts pensent que notre consommation d’électricité est appelée à augmenter, pour au moins quatre, voire cinq raisons. D’abord, notre croissance démographique est la première d’Europe et dès lors qu’on est plus nombreux, la consommation d’énergie augmente mécaniquement. Ensuite, la multiplication des outils de communication dont les particuliers disposent ne peut qu’accroître la consommation énergétique, de même que la promotion de l’usage des véhicules électriques dans nos villes et nos campagnes – je fais installer moi-même dans ma commune des bornes de recharge pour alimenter des voitures électriques. Il y a aussi l’effet des progrès de la domotique, que j’observe également dans ma commune : les logements sont désormais équipés en appareils automatiques très consommateurs d’électricité. Enfin le retour de la croissance, que j’appelle de mes voeux, provoquera une augmentation de la consommation électrique dont nos industriels ont besoin s’ils veulent produire, vendre et exporter.

Une réduction de 50 % de la part du nucléaire signifierait donc un changement dans nos modes de vie, et je ne pense pas que les Français y soient prêts. Nous sommes tous d’accord ici pour défendre les énergies renouvelables. Je pense simplement que cette réduction de la part du nucléaire se produira d’elle-même, si ce n’est en 2025, du moins en 2035, sans que nous devions réduire notre capacité de production annuelle, sans bouleversement et sans remise en cause de notre filière nucléaire.

Je pense en particulier à la fermeture programmée de la centrale nucléaire de Fessenheim, dans ma circonscription, qui entraînerait la suppression de deux mille emplois, directs ou indirects – des hommes et des femmes sur lesquels pèse aujourd’hui la menace de voir fermé un établissement rentable, qui produit l’équivalent de 80 % de l’énergie consommée dans ma région et alors qu’il n’existe aucune alternative industrielle susceptible de compenser cette destruction d’emplois. Sans compter qu’il nous faudra indemniser nos voisins suisses et allemands, ce qui nous coûtera environ cinq milliards d’euros selon le rapport Mariton.

J’espère que le bon sens triomphera et que nous laisserons nos centrales poursuivre leur activité jusqu’à ce que la production d’énergies renouvelables soit suffisante pour satisfaire une demande énergétique appelée à s’intensifier dans les années qui viennent.

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