Intervention de Michel Sordi

Séance en hémicycle du 8 octobre 2014 à 15h00
Transition énergétique — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Sordi :

Trois cents millions d’euros ont été investis à Fessenheim durant ces trois dernières années, pour les travaux de tranche. Aujourd’hui, 15 millions d’euros sont consacrés aux travaux consécutifs à Fukushima. Nous n’avons pas d’incidents, sinon de niveau 1, avec des dispositifs qui fonctionnent bien et qui sont rassurants.

Je ne peux donc entendre votre raisonnement. Ce que j’ai dit, c’est que Fessenheim produit l’équivalent de 80 % de la consommation alsacienne. On nous dit qu’on peut fermer deux réacteurs sans conséquence. Mais il va falloir pomper sur le réseau allemand et sur le réseau suisse ! Il va falloir, comme EDF l’a prévu, dans les années qui viennent, tirer de nouvelles lignes à haute tension pour desservir le site. Or les premiers qui manifestent, comme vous, pour la fermeture de Fessenheim, se hâteront de manifester lorsqu’on posera le premier pylône dans la plaine d’Alsace !

J’ai déjà mentionné l’étude qui envisage les énergies de substitution qu’il faudra bien trouver après la fermeture de Fessenheim. Il y a l’hydraulique, mais je rappelle que le Rhin a son étiage en période hivernale, contrairement à d’autres fleuves. Il est en pleines eaux l’été, à la fonte des glaciers. Or, les consommations d’énergie maximales, c’est au mois de décembre, entre dix-huit et vingt et une heures !

Le photovoltaïque ne sert à rien non plus, parce qu’il n’y a pas de soleil entre dix-huit et vingt et une heures. Quant à l’éolien, il fonctionne à hauteur de 30 %. Dans la plaine d’Alsace en effet, les installations sont mal orientées. Il faudrait les placer sur les crêtes, mais alors ce sont d’autres associations environnementales qui entameraient des procédures, au nom de Natura 2000, des zones protégées, du grand tétras et de la petite grenouille… Bref, on n’arrive pas à implanter des installations sur les crêtes. Et sur le versant alsacien, nous n’avons pas le potentiel. Les Allemands l’ont. Ce n’est pas moi qui le dit, ce sont les cartes.

Enfin, pour ce qui est de la géothermie profonde, nous allons bien sûr la développer, mais nous n’avons pas ce qu’il faut. Alors, vous êtes gentil, monsieur Baupin, vous qui êtes ici dans votre coin, mais vous n’êtes pas en Alsace, vous ne connaissez pas nos problèmes. Vous les voyez de l’extérieur. Moi, je suis ici pour défendre aussi les intérêts de ma région. Le rapport sur la fermeture vous a été remis, mais vous l’ignorez, parce que vous êtes comme ça. Mais non, il ne faut pas fermer Fessenheim : c’est une usine qui a tout son avenir.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion