Il est évident que nous devons continuer la recherche dans ce secteur, ne serait-ce que pour ne pas léguer nos stocks aux générations futures pour des dizaines de milliers d’années. Peut-être parviendrons-nous à en faire des combustibles pour les centrales de quatrième génération, pourquoi pas ? Bref, comme je l’ai dit hier, le développement de la recherche doit se poursuivre.
Notre responsabilité, c’est bien de réaliser le mix énergétique. Pourquoi ? Parce que de toute façon la quasi-totalité des centrales seront en fin de vie à l’horizon 2025, 2040 ou 2050, parfois plus. Nous avons donc l’occasion, et il faut la saisir, de repenser notre modèle énergétique. C’est même une chance que de pouvoir le faire ! Si des générations de nos centrales n’arrivaient pas en fin de vie, nous n’aurions même pas le choix de changer de mix énergétique. Là, nous avons ce choix et il serait particulièrement coupable que, pour des raisons idéologiques liées au tout nucléaire – car il faut être aveugle pour considérer que c’est là un modèle supérieur à toutes les autres énergies et qu’il ne faut surtout toucher à rien – nous ne nous efforcions pas même de repenser le mix énergétique.
Il n’était pas évident de parvenir à un équilibre. Je remercie, à ce propos, les parlementaires pour l’ensemble de leurs travaux et pour les rapports qu’ils ont réalisés. Si nous parvenons à concilier le maintien du potentiel – nous verrons ce qu’il en sera en 2025, peut-être ne sera-t-il plus utile dans son intégralité, mais aujourd’hui il est maintenu, ce qui constitue un choix stratégique très important – et le passage de la part du nucléaire dans la production de l’électricité de 75 % à 50 % – car il convient de varier le mix énergétique, aucun autre pays ne dépendant à 75 % d’une seule énergie – c’est que nous faisons le pari de la montée en puissance des énergies renouvelables, comme l’a dit M. Chassaigne.
Nous nous situons à l’horizon de 2025. Ce n’est pas pour demain matin ! La montée en puissance des énergies renouvelables permettra de faire baisser la part du nucléaire dans la production d’électricité tout en maintenant le potentiel global. Par conséquent, si la croissance entraîne une augmentation de la consommation d’électricité et si la part du nucléaire baisse dans la production d’électricité, l’augmentation de la part des énergies renouvelables conservera à ce schéma toute sa cohérence et son équilibre.
Le groupe écologiste a fait un effort en expliquant hier qu’il s’agissait de la part de ses membres d’un compromis. Eux souhaitent que nous sortions du nucléaire et peut-être engageront-ils une telle sortie s’ils parviennent un jour aux responsabilités.