Vous avez le droit de faire des accords, mais il faut avoir l’honnêteté intellectuelle de le reconnaître.
L’amendement no 1871 est un amendement de repli, et il répond en partie aux interrogations soulevées par M. Chassaigne.
S’agissant de la notion de stabilité dans le nucléaire, il a déclaré craindre que cette notion ne nous enferme et ne prolonge le statu quo. Cet amendement tend à faire évoluer le mix énergétique, mais en fonction de l’amélioration des performances économiques et techniques des énergies renouvelables. Il tend donc à lisser la réduction de la part du nucléaire en fonction de l’amélioration de ces performances. C’est une prise en compte du principe de réalité, et je suis sûr que M. Chassaigne et d’autres députés de la majorité vont le soutenir. Sans idéologie, nous proposons de lisser l’évolution de la part du nucléaire et des énergies renouvelables dans le mix énergétique.
La deuxième objection soulevée par M. Chassaigne était qu’une telle décision ne pouvait relever d’un décret en Conseil d’État, car c’est à la représentation nationale qu’il revient de définir la politique énergétique. Je peux partager ce point de vue. Plutôt que de fixer a priori un objectif de 50 %, de manière idéologique ou arbitraire, cet amendement pragmatique a pour objet de permettre à ceux seront aux responsabilités dans les prochaines années de prendre en compte l’évolution des performances économiques et techniques, que ni vous ni moi ne connaissons aujourd’hui.
C’est un amendement de bon sens qui permet de ne pas opposer nucléaire et énergies renouvelables et de bien prendre en compte le progrès technique, les améliorations techniques et économiques qui peuvent être faites, et aussi le fait que nous avons la chance, en France, de connaître une croissance démographique qui aura une incidence sur notre mix énergétique, comme l’a rappelé M. Sordi. Je pense donc que cet amendement pourra recueillir l’assentiment de plusieurs membres des groupes de la majorité.