Des chantiers de démantèlement sont en cours. La technologie est donc maîtrisée : il ne s’agit pas de nouveaux métiers. On ne créera pas des dizaines de milliers d’emplois. Ces chantiers s’étalent dans la durée et utilisent, en réalité, peu de main d’oeuvre.
Par ailleurs, nous sommes bien sûr tous favorables aux énergies renouvelables. Ce qui me choque, c’est que l’on décide d’arrêter deux tranches de centrale dans le cadre d’un accord électoral. La fermeture de Fessenheim était une promesse du candidat Hollande, elle résulte d’un accord électoral mais ne correspond pas à la réalité technique et financière de la centrale. Voilà ce que je regrette. Cette mesure risque de coûter 5 milliards d’euros à EDF, donc aux contribuables et à celles et ceux qui paient chaque mois leur facture d’électricité. Pour de la pure idéologie, ce n’est pas acceptable.
Tout à l’heure, M. Baupin a évoqué la balance des exportations et importations d’électricité entre l’Allemagne et la France. Il est vrai que l’année dernière, quantitativement, nous avons importé d’Allemagne un peu plus d’énergie que nous n’en avons exporté. Mais il faut tout dire. Ainsi, lorsque les Allemands produisent trop d’énergie éolienne, il faut qu’ils s’en débarrassent et nous la leur achetons à un prix modeste. Au contraire, quand l’éolien est à l’arrêt ou qu’il fait très froid, nous leur vendons de l’énergie nucléaire à un prix fort. Voilà la réalité : il ne faut pas seulement prendre en compte les quantités, mais également les sommes qui s’y rapportent ! Arrêtons de déformer en permanence les propos des uns et des autres !
Comme je l’ai déjà dit à Mme la ministre, des appels d’offres portant sur des installations photovoltaïques ont été lancés à l’échelle nationale, mais pas un seul projet n’est situé au nord de la Loire. Ils sont concentrés au sud, bien sûr, car il y a plus de soleil qu’au nord ! Si vous voulez fermer des centrales, laissez donc aux régions concernées – j’en reviens à la notion de région – l’opportunité de répondre et de définir leurs projets d’investissements.
Voilà ce que je voulais dire et à l’intention de M. Baupin, je vais répéter un certain nombre de choses, car il a l’impression que nous sommes parfois des antinucléaires.