Intervention de Ségolène Royal

Séance en hémicycle du 8 octobre 2014 à 15h00
Transition énergétique

Ségolène Royal, ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie :

… et faire des comparaisons entre le prix du mégawattheure nucléaire, qui est supérieur – cela a été dit – à celui du mégawattheure de l’éolien terrestre. C’est pourtant un argument que je me refuse à utiliser pour expliquer que l’énergie nucléaire doit revenir à sa juste place. Vous savez aussi que le rapport de la Cour des comptes évalue à 110 milliards d’euros le coût de la prolongation des centrales. Ce n’est tout de même pas rien ! Qui va payer ? Ce sont les consommateurs, sur leurs factures. Et il faudrait chasser cela d’un revers de main, et faire de la politique politicienne sur ces sujets ?

La responsabilité qui est la nôtre n’est pas d’opposer les énergies les unes aux autres, mais de savoir quel est le meilleur investissement public et privé. Nous avons la responsabilité d’offrir le meilleur rapport qualité-prix, tout en réalisant les objectifs qui sont fixés dans ce projet de loi, à savoir la lutte contre l’effet de serre, les économies d’énergie, l’indépendance énergétique, l’utilisation des énergies renouvelables… Nous savons que plus le marché des énergies renouvelables va monter en puissance, et plus le prix d’installation et de fabrication va baisser. C’est une loi économique classique.

Nous devons comparer ce qui est certain aujourd’hui – les 110 milliards nécessaires pour prolonger la durée de vie des centrales et la montée en puissance des énergies renouvelables, dont le coût va baisser. C’est la raison pour laquelle nous ne devons pas opposer les énergies les unes aux autres. D’ailleurs, prenez garde : si vous ne vous fondez que sur les prix et les coûts, l’argument va se retourner contre ce que vous essayez de démontrer, à savoir que la seule solution serait le nucléaire.

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