Intervention de Martial Saddier

Séance en hémicycle du 8 octobre 2014 à 21h30
Transition énergétique — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartial Saddier :

Je vous remercie d’avoir répondu à la question, madame la rapporteure, ou du moins d’avoir essayé. La réponse que vous avez apportée, cependant, consiste à nous dire, la main sur le coeur, que nous devons faire confiance au Gouvernement et à la majorité, qui feront du mieux qu’ils pourront. Mais s’adresser en ces termes aux millions de Françaises et de Français qui s’inquiètent du prix de l’énergie ne peut nous satisfaire. Toutes celles et tous ceux qui nous regardent sont plus qu’inquiets de voir qu’aucune réponse précise n’a été apportée depuis lundi soir. Ils sont terrorisés à l’idée de ce qui se profile car, nous le savons bien, les choix inapplicables vers lesquels on s’oriente se traduiront par une augmentation extrêmement importante du prix de l’énergie.

Nous avons posé des questions en commission, et Dieu sait que nos travaux, il y a deux semaines, ont été appréciés par toutes celles et tous ceux qui les ont suivis – beaucoup moins, sans doute, ceux du samedi, en raison de la manière dont ils se sont terminés. Pendant trois jours et trois nuits, de mercredi à vendredi, les gens ont apprécié les questions extrêmement précises qui ont été posées, la qualité de nos débats, la capacité des parlementaires – de la majorité comme de l’opposition –, à s’exprimer en spécialistes sur les questions énergétiques ; je pense en particulier au président de la commission spéciale et à M. Julien Aubert, pour n’en mentionner que deux. Les parlementaires sont d’ailleurs si crédibles, en tant que spécialistes, que les gens qui nous regardent ne peuvent pas croire, madame la rapporteure, madame la ministre, que vous n’ayez pas la moindre idée de l’évolution du coût de l’énergie.

Nous sommes là au coeur du projet de loi. De deux choses l’une : soit vous connaissez précisément l’ordre de grandeur de l’augmentation du prix de l’énergie qui découlera des décisions que vous vous apprêtez à prendre, auquel cas vous mentez à la représentation nationale, soit vous n’avez pas même le début du commencement d’une idée de l’impact sur le prix de l’énergie, ce qui est gravissime, car nous jouons avec l’avenir énergétique de la France.

Il convient que la représentation nationale soit éclairée d’ici à la fin de nos débats. J’ose imaginer que vous ne pourrez pas vous présenter devant le Sénat sans avoir répondu à un certain nombre de nos questions. Dans cette hypothèse, et ce sera pour notre plus grand plaisir, nous pourrions nous retrouver en commission spéciale puis dans l’hémicycle, et le Gouvernement pourrait prévoir deux ou trois semaines pour ces discussions dans le cadre d’un débat pour lequel la procédure du temps législatif programmé ne serait pas engagée.

En effet, nous parlons de l’avenir énergétique de la France, c’est-à-dire d’un enjeu fondamental pour notre pays, pour sa place dans l’Europe et dans le monde dans le siècle à venir. Les questions qui ont été posées depuis lundi après-midi au cours de nos débats sont d’une importance telle qu’elles méritent mieux qu’une absence de réponse ou des réponses beaucoup trop générales.

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