Nous posons des questions extrêmement précises, et qui intéressent nos concitoyens, concernant l’impact de ces dispositions sur la facture énergétique de nos concitoyens et des industriels de notre pays, la France, que nous aimons toutes et tous. Ce n’est quand même pas une petite question, chers collègues ! Nous sommes au coeur du texte ; les uns et les autres défendons, et c’est bien normal, une vision du mix énergétique qui, au fond, n’est pas si différente que cela. Or nous posons en réalité une question très simple : le Parlement français peut-il voter, en toute transparence, un texte qui soit clair et précis en ce qui concerne l’impact financier ? Après trois jours et trois nuits de débats en commission, après trois jours et trois nuits de débats à l’Assemblée nationale, nous enverrions le texte chez nos amis et collègues sénateurs sans avoir abordé, ou du moins encadré, l’incidence financière de ce texte sur le prix de l’énergie à l’horizon 2025 ? Vous rendez-vous compte de ce que doivent penser de vous les Françaises et les Français qui nous regardent au moment où nous parlons ? Or, pardonnez-moi de me répéter mais, à ce moment précis de nos débats, nous n’avons toujours pas eu le début d’un commencement de la moindre réponse !
Encore une fois, je prends acte de ce que le président de la commission spéciale a dit cet après-midi : « Ne nous demandez pas au centime d’euro près le coût du mégawattheure en 2025 parce qu’il se passera plein de choses en dix ans ». Mais entre l’exiger au centime près et ne pas avoir le début du commencement d’une fourchette ou d’un ordre de prix de l’incidence des décisions que vous vous apprêtez à prendre, avouez quand même que c’est un peu fort de café !
Autre argument, monsieur le président de la commission spéciale : vous avez dit que le texte – on y viendra avec les articles 2 et 3 – exigerait une meilleure isolation des bâtiments pour diminuer la consommation. Dont acte ! Mais là encore, depuis le début de la commission spéciale, vous savez bien que l’isolation a un coût, que ce sont nos concitoyens qui la paieront en plus de la facture énergétique qui va augmenter, et qu’il ne sert à rien ou pas à grand-chose – je ne cesse de le répéter depuis le début, et là aussi je n’ai pas reçu le début du commencement d’une réponse – d’isoler mieux un bâtiment si l’on y trouve une chaudière de quarante ans d’âge fonctionnant au fioul, complètement désuète et défectueuse et qui consomme une quantité d’énergie fossile absolument scandaleuse. Il n’y a pas de vision globale sur ce texte, et l’étude d’impact sur ce point est totalement vide.
Enfin, je termine par un clin d’oeil – vous ne m’en voudrez pas, monsieur le président de la commission spéciale, de vous l’adresser ! Si, après deux ans et demi au pouvoir, la majorité actuelle, quand elle est un peu poussée dans ses retranchements, voire dans les cordes et dans le coin du ring, n’a d’autre ressource que de se tourner vers l’ancienne majorité en lui disant : « On n’y peut rien, ce n’est pas de notre faute, c’est vous qui l’avez fait avant ! », alors je vous répondrais que si vous ne vous sentez plus capable d’assumer les défis qui se présentent à vous, il faut nous le dire : on gagnera du temps !