L’équation que vous avez posée est insoluble, madame la ministre, puisque vous voulez réduire la part du nucléaire tout en maintenant le pouvoir d’achat des Français, et sans augmenter leur facture énergétique.
Comment comptez-vous vous y prendre ? Où allez-vous placer le curseur ? Vous dites que vous allez réduire la part du nucléaire dans la production électrique à 50 %, mais vous ne dites rien des conséquences que cette mesure aura sur les prix. Or on sait très bien que réduire la part du nucléaire aura forcément une conséquence sur les prix et le pouvoir d’achat des Français.
L’opposition n’est pas la seule à vous le dire. Je vous ai déjà signalé toute à l’heure que le médiateur national de l’énergie s’inquiète. Le sujet, en outre, a été abordé au niveau européen : la Commission européenne elle-même a engagé des travaux et publié des rapports sur les prix et le coût de l’énergie. Le fait, du reste, que vous parliez davantage du coût de l’énergie que de son prix montre bien que vous voulez éviter le débat sur le prix unitaire, pour ne pas avoir à assumer des hausses futures. Vous préférez parler du coût de l’énergie, un coût que vous jugez soutenable, même s’il doit aboutir à des hausses de prix. Il faut dire les choses aux Français, les prendre à témoin et leur dire quelle sera l’évolution des prix.
Madame la ministre, votre collègue Delphine Batho, lors de son intervention sur l’article 1er, a regretté que ce texte ne soit pas une loi de programmation sur la transition énergétique. De fait, ce n’en est pas une car aucun montage financier n’est prévu. Si vous ne voulez pas répondre à l’opposition, répondez au moins à votre ancienne collègue, qui se demande pourquoi vous ne présentez pas une loi de programmation et pourquoi vous n’avez pas les moyens de vos ambitions.