Mais dans le cas précis, c’est l’opposition qui avait un programme réalisable, tandis que vous, vous n’aviez pas de programme chiffré. Évidemment, cela nous a quelque peu gênés : lorsque l’on arrive en séance avec plus de chiffres et de réalisme que le Gouvernement qui est censé avoir préparé la copie, on se demande si, finalement, on n’a pas récupéré le pouvoir trop tôt, ou si une inversion des pôles n’est pas survenue !
En fait vous avez un problème avec le débat parlementaire, avec l’échange, avec la liberté d’expression. Lorsqu’un député de l’opposition s’exprime, c’est forcément pour faire de l’obstruction. Que vous soyez capables de nous accuser, avec une mauvaise foi caractérisée, d’être pour le tout nucléaire, après que nous avons tenté pendant des heures de vous convaincre que nous voulions discuter du champ d’horizon du nucléaire, cela caricature votre position.
Et lorsque je vois que le Gouvernement préfère lire ses courriers pendant les débats, je réalise que l’opposition, en réalité, ne sert pas à grand-chose. C’est la raison pour laquelle, effectivement, le vrai débat s’arrête là.
Monsieur le président Brottes, madame le ministre, j’ai un regret : que vous ayez pu dire que l’opposition avait dès le départ l’intention d’épuiser son temps de parole avant que l’examen de l’article 1er soit achevé. J’ai certes quelques défauts, mais ceux qui me connaissent bien savent que je suis sincère. Si j’ai envie de mentir, je mens ; mais quand je veux dire la vérité, je la dis.