Ceux qui nous regardent comprendront ainsi pourquoi la trentaine de députés de la majorité présents ce soir sont restés sagement silencieux. Votre stratégie a consisté à laisser répondre, quelques fois, pas souvent, Mme la ministre – son temps de parole, et c’est normal, n’est pas comptabilisé –, mais aussi Mme la rapporteure et M. le président de la commission spéciale, pour épuiser le temps de parole de l’opposition et pour pouvoir ensuite, tranquillement, en solo, ainsi que vous l’aviez fait en commission, dérouler le texte et bâcher l’ensemble des articles.
Dernière preuve, s’il en était besoin. Ce n’est pas nous qui avons inscrit à l’article 55 les mesures législatives qui pourraient déboucher sur la fermeture de 19 réacteurs. Comment osez-vous affirmer solennellement ce soir, en ayant organisé les travaux comme vous l’avez fait en commission spéciale et dans l’hémicycle, en ayant choisi la procédure d’urgence et le temps programmé, et en n’ayant pas laissé de rapporteur à l’opposition, comment osez-vous affirmer que l’opposition aurait disposé encore de temps de parole, une fois l’Assemblée parvenue à l’examen de l’article 55 ? La vérité, c’est que vous vous êtes livrés à de basses manoeuvres politiques, pour faire en sorte qu’au terme de l’article 1er, ou de l’article 2, l’opposition ait épuisé son temps de parole, et que vous vous retrouviez tranquilles, entre vous, pour dérouler l’accord politique que M. Hollande a passé avec les écologistes à l’occasion de la présidentielle.