Intervention de Françoise Doré

Réunion du 30 septembre 2014 à 18h00
Commission d'enquête chargée d'étudier les difficultés du monde associatif dans la période de crise actuelle, de proposeer des réponses concrètes et d'avenir pour que les associations puissent assurer leurs missions, maintenir et développer les emplois liés à leurs activités, rayonner dans la vie locale et citoyenne et conforter le

Françoise Doré, trésorière du Comité pour les relations nationales et internationales des Associations de jeunesse et d'éducation populaire, CNAJEP :

Mesdames et messieurs les députés, le contexte de cette année 2014 ne peut que nous interpeller. Le livre de Viviane Tchernonog sur le paysage associatif délivre des informations précises et montre que les associations sont de taille, de structure et de fonctionnement très divers et qu'elles peuvent être ou non des employeurs. Depuis quelques années, on observe un tassement de l'emploi associatif, même si les associations continuent à faire preuve de vitalité. Toutefois, depuis 2010, on note un fléchissement qui montre leurs difficultés.

Il faut pourtant se méfier des idées reçues. On parle beaucoup de la crise du bénévolat. Dans les associations, si l'on se soucie, en effet, du renouvellement des cadres, des administrateurs et des gens qui portent les activités, il y a, dans notre secteur, une vitalité et une capacité d'initiative porteuses d'espoir.

S'agissant du financement public, le CNAJEP étudie chaque année les lois de finances et le budget opérationnel du programme « Jeunesse et vie associative », qui montrent que nous connaissons des difficultés particulières en ce qui concerne le soutien aux associations. En 2013, la ministre des sports, de la jeunesse, de l'éducation populaire et de la vie associative a fait le choix de maintenir le soutien aux associations et aux têtes de réseaux nationales. Toutefois, l'écart est important entre les têtes de réseau nationales et les associations locales, qui ne vivent sans doute pas la même réalité. Les associations rencontrent aujourd'hui des difficultés financières, du fait du tassement des crédits d'État, et deviennent plus vulnérables au plan national comme régional. Les associations, au niveau national, n'existent que parce qu'elles peuvent mettre en synergie leurs actions, le terrain et ce qu'il se passe dans toutes nos belles régions de France.

J'en viens à ce que j'appelle le « mythe » du mécénat, autrement dit le financement privé. Les associations s'emploient depuis plusieurs années, avec plus ou moins de succès, à diversifier leurs ressources. Pour autant, les financements privés ne parviendront pas à pallier la baisse des financements publics. Des possibilités innovantes pour résoudre les problèmes financiers apparaissent, comme KissKissBankBank ou le crowdfunding. Nous doutons fortement que ce soit la bonne solution pour nous, les ressources que nous recherchons n'étant pas à la même échelle. Les ressources des associations sont donc marquées par une réelle précarisation. L'objectif, au plan national, étant de diminuer les dépenses publiques, les orientations budgétaires pour 2015-2017 ne peuvent que nous inquiéter. On constate d'ailleurs, depuis 2007, une baisse de 24 % des concours destinés à la vie associative.

Dans notre secteur, les orientations 2015-2017 le montrent, l'engagement se résume le plus souvent à des dispositifs. Le ministère de la ville, de la jeunesse et des sports va encourager la montée en puissance du service civique, ce qui ne fera que déplacer les difficultés.

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