Intervention de Catherine Chabrun

Réunion du 30 septembre 2014 à 18h00
Commission d'enquête chargée d'étudier les difficultés du monde associatif dans la période de crise actuelle, de proposeer des réponses concrètes et d'avenir pour que les associations puissent assurer leurs missions, maintenir et développer les emplois liés à leurs activités, rayonner dans la vie locale et citoyenne et conforter le

Catherine Chabrun, représentante du CAPE :

Mon approche sera quelque peu différente puisque je représente les associations à convention annuelle – donc précaires –, petites associations qui appartiennent au CAPE, comme les mouvements pédagogiques. Je souhaite vous faire part de leurs inquiétudes et de leurs difficultés qui ont commencé avec la suppression des mises à disposition, remplacées par des postes détachés totalement à la charge des associations. Les baisses des subventions depuis longtemps rendent difficile l'équilibre des budgets : ne pouvant plus les financer, on doit supprimer ces postes de détachés. Les réductions successives de subventions provoquent des réactions d'austérité en chaîne : la diminution du budget de l'association entraîne celle de ses activités et donc celle de son financement propre. Les associations sont très inquiètes dans la perspective des restrictions budgétaires annoncées pour les trois années qui viennent.

Même si elles sont complémentaires de l'enseignement public, les associations en question éprouvent des difficultés à être reconnues, notamment dans les écoles supérieures du professorat et de l'éducation (ESPE) et donc à être en contact avec des jeunes en formation, ce qui permettrait le renouvellement de nos membres, en particulier des bénévoles. Comment donner envie aux futurs enseignants de rejoindre nos associations s'ils ne rencontrent jamais d'hommes et de femmes de terrain ?

L'obtention du statut d'association complémentaire vaut reconnaissance des actions en faveur de l'école publique. Mais si l'association ne peut plus développer ses actions, si elle est même obligée de les réduire pour équilibrer son budget, que restera-t-il de cette reconnaissance dans les années à venir alors que certaines ont plus de cinquante ans d'existence ? Le risque d'une disparition des associations dans le domaine éducatif est la plus vive de nos inquiétudes.

Pour pallier la réduction de leurs moyens, nos associations pourraient relever le niveau des cotisations mais, étant donné le contexte actuel de baisse du pouvoir d'achat, une telle mesure paraît impossible – d'autant plus que nous entendons faciliter l'adhésion… Elles pourraient augmenter le prix de leurs prestations – formations, publications, outils pour la classe –, mais ne risque-t-on pas, dès lors, de « marchandiser » le secteur et ainsi d'abandonner le sens du projet associatif, son utilité sociale ? Elles pourraient avoir recours à des emplois privés au lieu de postes de détachés – si ce n'est que, pour certaines actions, les enseignants restent indispensables. Enfin, on nous a souvent conseillé de faire appel aux fondations – mais il s'agit surtout de fondations d'entreprise et on se retrouve là dans une logique de concurrence qui mettrait les projets associatifs au service des objectifs de la fondation, d'où une nouvelle inquiétude face à la menace qui résulterait d'une telle solution sur la capacité des associations à contribuer à la démocratie et à l'intérêt général.

En dehors de toute considération financière, le ministère de l'éducation nationale pourrait assurer la promotion et la diffusion des actions de ces associations puisqu'elle les reconnaît, et faciliter toutes leurs activités – en particulier les stages, les formations. Enfin j'en reviens à la difficulté évoquée au début de mon intervention : les présidents, les trésoriers de nos associations sont dans leur classe, donc sur le terrain ; or, dès lors que les mises à disposition ont été supprimées, il faudrait les aider à pouvoir mieux se consacrer à leur activité associative.

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