Je partage l'idée qu'un nouveau modèle éducatif reste à construire combinant intervention nationale et intervention territoriale, que des dispositifs sont à inventer en matière de gouvernance mais aussi concernant les modes de partenariat. Si les grands réseaux comme le mien – qui demeure modeste par rapport à celui de la Ligue de l'enseignement –, si les associations comme les mouvements pédagogiques, les centres d'entraînement aux méthodes d'éducation active (CEMEA), ne s'étaient pas mobilisés auprès de communautés de communes, de territoires, nous n'aurions pas réussi cette première évolution. On ne construira pas ce nouveau modèle si la mise en marché des activités est le seul mode de relation entre la puissance publique, quel que soit le niveau concerné, et les associations. Le nouveau modèle éducatif devra accorder toute sa place à l'éducation populaire car elle parvient à mobiliser des citoyens.
En ce qui concerne la question des compétences partagées, inscrire la vie associative dans le texte de loi ne suffit pas, car celle-ci est un ensemble beaucoup trop divers – mais riche de sa diversité – et ses champs d'activité sont par conséquent très différents, qu'il s'agisse des modes d'organisation ou des normes créées – il suffit, par exemple, de comparer le secteur social et celui de l'éducation pour voir combien sont différents les modèles qui ont été développés. Au regard des enjeux, il faut arriver à ce que l'éducation devienne une compétence partagée ; nous serions alors contraints de réfléchir sur ce que devrait faire l'échelon national et sur ce que devrait faire l'échelon territorial. C'est une nécessité absolue.