Intervention de Jean-Luc Cazaillon

Réunion du 30 septembre 2014 à 18h00
Commission d'enquête chargée d'étudier les difficultés du monde associatif dans la période de crise actuelle, de proposeer des réponses concrètes et d'avenir pour que les associations puissent assurer leurs missions, maintenir et développer les emplois liés à leurs activités, rayonner dans la vie locale et citoyenne et conforter le

Jean-Luc Cazaillon, président du Collectif des associations partenaires de l'école, CAPE :

Je regrette que nos interventions aient pu laisser penser que nous sommes pessimistes, car nous sommes profondément optimistes, engagés, et résolument modernes. On nous fait parfois des procès en ringardise mais la valeur de nos pratiques, notre histoire, nos projets sont pour le moins d'actualité et même porteurs d'avenir. La refondation de l'école publique est un bon exemple de cette logique : nous avons été heureux de voir revenir sur la scène les principes de coéducation, de complémentarité des temps : ce sont nos combats historiques, nos projets, et ils demeurent d'actualité. Nous sommes donc dans une démarche de soutien et de combat.

Pour ce qui est des activités périscolaires, nous sommes de ces acteurs qui ont construit la complémentarité déjà évoquée : nos militants sont des éducateurs qui agissent – intelligemment – au sein de l'école et en dehors d'elle, des acteurs de plusieurs champs de l'éducation, capables d'établir des passerelles et de créer des espaces de synthèse dont on mesure aujourd'hui l'importance, notamment à travers les projets de territoire.

Nous apportons notre soutien aux collectivités et à la formation des jeunes, enjeu d'autant plus important que la réforme des rythmes scolaires bouleverse le secteur « historique » de l'animation volontaire ou professionnelle. Celui-ci se trouve profondément impacté par l'emploi massif de jeunes et des réponses parfois inadaptées en matière de profils métiers qui n'en sont pas vraiment. Il faut que l'on puisse traiter cette situation complexe à la fois avec les collectivités et avec l'État, à savoir le ministère de l'éducation nationale, mais aussi le ministère de la jeunesse, qui doit assurer la promotion de filières historiquement de son ressort. Nous avons donc un rôle à jouer, à la fois pour être aux côtés des collectivités et des jeunes, intervenir directement, créer de la « transversalité » et répondre aux besoins d'une politique qui refuse l'exploitation de jeunes sans qualifications – le BAFA ne doit pas devenir la réponse la moins chère, donc la moins adaptée aux profils de ces jeunes.

Enfin, en ce qui concerne la formation initiale et continue des enseignants, il faut faire vivre le second « E » de ESPE, la question essentielle n'étant pas celle du professorat mais celle de l'éducation. Cette institution doit en effet définir un projet global prenant en particulier en considération le point de vue des familles. Le 28 novembre prochain, à l'occasion du salon de l'éducation, le CAPE devrait signer un accord avec le réseau des ESPE. Nous soutenons que la réforme des rythmes scolaires, qui a beaucoup occupé le devant de la scène, n'est qu'un aspect de la refondation de l'école – projet ambitieux destiné à relever le défi lancé par les résultats des enquêtes PISA, à répondre aux enjeux sociaux et sociétaux actuels. Nous sommes à la manoeuvre et ne fuirons pas nos responsabilités politiques.

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