Intervention de Bertrand Pancher

Séance en hémicycle du 10 octobre 2014 à 9h30
Transition énergétique — Article 3 a

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBertrand Pancher :

Madame la ministre, je vais vous expliquer pourquoi j’ai employé ce ton.

Certains collègues, que j’apprécie d’ailleurs beaucoup, m’ont demandé pourquoi, étant habituellement assez modéré, je m’énervais contre ce projet de loi, alors qu’il contient malgré tout des mesures intéressantes. Je le reconnais, mais ma prise de position précédente, madame la ministre, faisait écho à la communication que vous avez engagée sur ce projet de loi, qui n’a rien à voir avec le contenu du texte, lequel est en réalité un petit texte, contenant des petites mesures et des objectifs, certes incontestables, mais inatteignables du fait de la modicité des moyens que vous engagez.

Par ailleurs, on sait la politique qui a été mise en oeuvre au cours des dernières années en matière environnementale. On peut citer – et peut-être consentirez-vous à reconnaître mon implication sur ce sujet – l’absence de mesures en matière d’énergies renouvelables, alors que vous en aviez fait l’un de vos grands objectifs, mais aussi l’abandon complet de la politique en faveur des infrastructures – qui est, hélas ! une réalité – et les difficultés que rencontre le secteur du logement. Voudriez-vous que l’on saute de joie et que l’on soit convaincu que l’on atteindra ces engagements ? On n’y croit pas, madame la ministre.

De surcroît, on se demande si vous avez fait exprès de vous livrer, hier, en plein milieu du débat sur la transition énergétique, à cette déclaration sur l’écotaxe et sur le décret relatif aux économies d’énergie.

Est-ce de la provocation, madame la ministre ? Vous n’êtes pas sans savoir que tout le monde avait travaillé, y compris dans votre majorité, pour sortir, dans les meilleures conditions possibles, du blocage et éviter ainsi de subir l’un des plus grands scandales financiers que l’on ait connus depuis plusieurs années. Les organisations environnementales sont aujourd’hui éberluées.

Je vous ai demandé tout à l’heure la liste des projets qui vont être abandonnés. Non seulement vous ne m’avez pas répondu, mais au contraire vous en rajoutez, en affirmant par exemple que vous n’êtes pas favorable à l’augmentation du prix du gazole. Mais alors, où va-t-on trouver de l’argent ?

On avait annoncé aux Françaises et aux Français – en leur disant que des moyens financiers seraient mobilisés à cet effet – les propositions du comité « mobilité 21 ». Je vais vous dresser la liste de toutes celles qui ont été abandonnées. L’A52 Fos-Salon : passée à la trappe ; le traitement du noeud ferroviaire Paris-Gare de Lyon : idem ; le traitement des premières priorités du noeud lyonnais, projet important pour le trafic vers le Sud, représentant 1 milliard d’euros : également passé à la trappe.

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