Intervention de Noël Mamère

Réunion du 14 novembre 2012 à 9h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNoël Mamère :

Je me félicite de cette convention, même si l'on peut avoir quelques doutes quant à sa ratification et à son efficacité.

La situation des gens de mer est l'une des plus brutales du fait de la mondialisation. Les principales puissances maritimes, notamment la Grèce et l'Allemagne, ont la plupart de leurs navires immatriculés sous des pavillons de complaisance, dont celui des Kerguelen n'est pas très éloigné. Même à bord des bateaux français, on peut employer des immigrés sous-payés et obligés de travailler sept jours sur sept. Chacun a en mémoire des cas dramatiques, à Sète, par exemple, où des marins ont récemment été abandonnés, ou en Espagne, où il a été difficile de trouver des responsables à juger pour la catastrophe du Prestige.

L'OIT est longtemps restée assez inefficace quant au statut des marins embarqués sur des navires battant pavillon de complaisance, et l'on ne progressera pas réellement sans un travail commun avec l'Organisation maritime internationale – tous les experts s'accordent sur ce point. La moralisation entreprise par cette convention est cependant nécessaire. Elle concerne un des secteurs où les plus vulnérables sont les plus exploités. De plus, la criminalité sociale se double d'une criminalité écologique. Il y a des capitaines qui ne maîtrisent pas la langue des marins, l'anglais, et l'état de fatigue est parfois tel qu'il en résulte des catastrophes sur des parcours maritimes extrêmement fréquentés.

Nous ne sommes pas au terme des efforts nécessaires, mais ce texte est un élément qui permettra de mieux protéger les « damnés de la mer ».

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