Intervention de François Brottes

Séance en hémicycle du 10 octobre 2014 à 15h00
Transition énergétique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Brottes, président de la commission spéciale :

En tout état de cause, il ne s’agit nullement d’aggraver la pointe de consommation, comme j’ai pu le lire ici ou là, puisque celle-ci est gérée différemment aujourd’hui : on sait mieux utiliser l’effacement et gérer l’intermittence. La situation n’est donc plus aussi critique qu’elle l’était lorsqu’il n’y avait que des « passoires » énergétiques et des « grille-pain » – pour reprendre une formule triviale. On est dans le cadre de la nouvelle réglementation thermique, la RT 2012, qui vise à améliorer significativement l’isolation thermique des bâtiments. Or, si l’isolation thermique est améliorée, la réflexion sur le mode de chauffage sera plus ouverte, parce que, notamment en matière de chauffage électrique, on fait aujourd’hui des radiateurs qui consomment beaucoup moins qu’avant et, surtout, on sait réaliser des économies significatives grâce à l’effacement et la gestion programmatique du chauffage, sans avoir besoin de surinvestir.

Accélérer la mise en place de la contribution à la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre, en l’introduisant dans la RT 2012 sans attendre la RT 2020, permettra d’assouplir la norme, et non de la durcir, en proposant un plus large choix tant sur le chauffage que sur les matériaux. Aujourd’hui, monsieur Pancher, la filière construction-bois est entravée par les dispositions de la RT 2012. Avec ce nouveau critère, nous étendrons le champ des possibles, ce qui permettra d’améliorer la qualité des logements et de réduire les coûts – ce qui est souhaitable !

Tel ou tel professionnel peut craindre d’y perdre… Je pense pour ma part que dans la réhabilitation thermique, il y aura du travail pour tout le monde ; se focaliser sur un mode de chauffage n’est pas une bonne approche. La France dispose d’industries d’avant-garde en matière de pilotage électrique. On bénéficie aujourd’hui d’une forte capacité à améliorer le confort des consommateurs et à leur faire réaliser des économies – ce qui n’était pas le cas il y a une dizaine d’années.

Si je suis d’accord pour repousser un peu l’échéance, je ne considère pas pour autant que le fait d’intégrer la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre dans la RT 2012, sans attendre la RT 2020, soit une complexification.

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