Intervention de Jean-Paul Bacquet

Réunion du 7 octobre 2014 à 16h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Bacquet :

Je tiens à féliciter vos équipes qui travaillent dans des conditions difficile et au péril de leur propre vie.

Pourquoi tant de retard à l'allumage dans l'aide de la part des pays occidentaux ? Est-ce parce que les maladies infectieuses ne font plus partie de la culture occidentale ? L'exemple de la grippe aviaire le montre : la vaccination de masse de Roselyne Bachelot a provoqué l'hilarité générale, le risque n'a pas été compris ; pire, si demain le cas se reproduisait, il est à craindre que les gens refusent de se plier aux prescriptions sanitaires. Les maladies comme la tuberculose, la diphtérie ou la poliomyélite, ont disparu de l'inconscient collectif. Les gouvernements ne subissent aucune pression de l'opinion publique pour une action forte en la matière. Qu'en pensez-vous ?

Médecin comme vous, je sais d'expérience que l'épidémiologie est une science très inexacte. Un récent article du Monde retraçait l'histoire du sida, apparu dès 1920 en République démocratique du Congo, en passant par Haïti, jusqu'à sa découverte dans les pays occidentaux en 1983. Aujourd'hui les choses seraient différentes car la mobilité des populations facilite la propagation rapide des épidémies. Il ressort néanmoins de cet historique l'inconscience totale du monde politique, l'incompétence majeure du monde médical et le catastrophisme des épidémiologistes. Si on les avait écoutés, il n'y aurait plus aujourd'hui un homme sur la planète ! Pourtant l'incertitude est inhérente à la médecine ; nous savons qu'une épidémie est faite de pics et de baisses qui ne s'expliquent pas toujours.

Sur la propagation du virus Ebola, certains estiment que la France sera rapidement menacée quand d'autres contestent cette analyse. Où est la vérité ?

Je suis admiratif de ce que vous faites, mais souvenons-nous que l'épidémie de fièvre jaune à Madagascar n'a laissé qu'un seul survivant parmi les médecins. Quant à la diphtérie en Alaska, elle a été endiguée grâce à une mobilisation de l'ensemble de la population. Il serait utile de rappeler ces expériences qui nous enseignent la nécessité de la solidarité et le caractère imprévisible de certaines situations.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion